Toujours même travail,
tranchées avec abris. On devient à la coule pour les dissimuler.
À onze heures, comme
la section quitte le travail, nous avons un moment d'émotion :
quelques obus viennent tomber près de nous. Heureusement que ce sont
des petits. On se défile dans les tranchées. Ce doit être le
ballon captif allemand qui nous signale à une batterie, car nous
l'avons vu toute la journée.
Vers 3 heures du soir,
comme nous [nous] rassemblons pour nous préparer à changer de
cantonnement, trois obus nous arrivent à quelques mètres. Inutile
de dire de se cacher. Tout le monde est aplati contre le talus. Cette
fois, ils ont frappé plus près que le matin. On s'en tire pour la
peur mais il était temps. Heureusement que le sifflement avertit du
danger. Nous devions quitter Saint-Aubin dans la soirée aussi se
dépêche-t-on à manger la soupe et monter le sac.
Vers 7 heures arrive
l'ordre de coucher où nous étions, et départ pour l'autre
destination (que l'on ne sait pas encore) à 5 heures du matin. Je
m'endors pendant que le canon gronde, et que les marmites tombent à
droite et à gauche de l'usine. On dit qu'un monoplan français
aurait descendu un Taube dans la soirée. Je voudrais bien que cela
soit vrai.
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