vendredi 10 octobre 2014

Samedi 10 octobre 1914

Les premières lueurs du jour nous trouvent au delà de Baurière. Je suis tout engourdi car je n’ai guère fermé l’œil de la nuit.

Près de Die, de bonnes dames nous ont offert un café bien chaud qui nous a un peu réveillés. Valence, une heure d’arrêt, j’en profite pour expédier quelques cartes qui vont porter un peu de moi-même à mes chers restés au pays.

Nous brûlons les gares à partir de Valence, et recevons sur tout le parcours les clameurs sympathiques de la population accourue au passage du train. Braves gens qui tous ont quelqu’un des leurs à la frontière ; l’on sent vraiment un souffle patriotique fervent sur toutes les âmes françaises, et c’est un stimulant pour ceux qui passent.

Lyon, 3 heures 30, nous voyons ici seulement les premiers effets de la guerre. Des wagons entiers de douilles de 75, que l’on décharge continuellement, prouvent que l’écoulement est considérable. Il se forme aussi des trains de chevaux et d’artillerie qui vont au même rendez-vous que nous.
8 heures soir, nous partons pour Paris.

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