lundi 27 octobre 2014

Mardi 27 octobre 1914

Nous avons passé encore la nuit de lundi à mardi dans le cantonnement. Vers midi, nous repartons vers la fabrique qui a brûlé et faisons un boyau de communication sur le revers de la route. Sur notre passage détourné, nous voyons les maisons écroulées de fond en comble, chevaux crevés, éventrés, ce ne sont que des ruines. Les marmites ont éclaté par là, et dans les champs il y a de grands entonnoirs produits par les éclatements.

Vers cinq heures nous rentrons, mais sommes arrêtés par les batteries de 75 qui font un feu d'enfer. De même nos propres pièces tirent, et nous ne pouvons pas avancer. Situation critique et s'il arrive un obus à ce moment, il y reste une tapée d'hommes. Je vois des obus qui éclatent vers notre cantonnement et je perçois un cri mais n'y prête pas attention. Une demi-heure après, ayant réussi à passer, nous voyons passer dans la rue des blessés portés sur des brancards.

Ils sont de la compagnie, c'est un obus de ceux que j'ai vu tomber, et le cri était poussé par un de ces hommes. Un homme est mort et sept blessés. Ce qui porte à douze le nombre de manquants, si cela continue cela ira mal. De ce fait, nous lâchons Sainte-Catherine et nous nous dirigeons dans la nuit vers Saint-Aubin où nous couchons.

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