dimanche 12 octobre 2014

Lundi 12 octobre 1914

Le jour apparaît un peu avant d’arriver à Amiens, mais un brouillard intense nous empêche de voir à plus de 50 mètres, et ce n’est pas intéressant pour voir le paysage. 15 minutes d’arrêt à Amiens dont nous ne voyons que la gare. Enfin sur les dix heures, la brume se dissipe, et nous voyons alors se dérouler les plaines à l’infini ; culture principale la betterave, blé et l’élevage des bœufs qui sont dans d’immenses parcelles. Adieu les montagnes des Alpes. Et les Allemands ont jeté des bombes ce jour-là sur Arras.

Abbeville, sous-préfecture, c’est entre cette ville et Amiens que nous avons vu les premiers ponts qu’on a fait sauter. Le génie français était en train de réparer.

Etaples, nous apercevons les falaises et au loin la mer. Nous changeons de train pour la direction d’Arras. Un thé chaud nous est servi à cette gare.

Saint-Pol, dix minutes avant que nous passions, vers 2 heures de l’après-midi, une bombe a éclaté près d’une maison, deux à trois personnes de blessées.

Nous débarquons enfin à 3 heures du soir à la gare de Ligny-Saint-Flochet. Départ à 4 heures pour Savy[-Berlette] distante de 2 km ; nous apercevons maintenant beaucoup d’aéroplanes, et quelques-uns sont seulement à 200 m environ sur nos têtes. Avant la tombée de la nuit, nous apercevons sur notre gauche des points blancs. Ce sont des obus allemands éclatant en l’air. Dans un tout petit rayon et dans l’espace d’un quart d’heure, cent obus au moins ont été tirés.

La route, droite comme « i », est sillonnée par les voitures de ravitaillement, voitures d’ambulance, autos, cyclistes, cavaliers, et cela sans discontinuer.

Savy, arrivée 7 heures, nous nous couchons dans une sucrerie parmi les émigrés flamands belges, à qui on donne quelques vivres. On est fatigué et on se couche sur un peu de paille, le sac servant de traversin.

Carte du voyage depuis Briançon

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