Le jour apparaît un
peu avant d’arriver à Amiens, mais un brouillard intense nous
empêche de voir à plus de 50 mètres, et ce n’est pas intéressant
pour voir le paysage. 15 minutes d’arrêt à Amiens dont nous ne
voyons que la gare. Enfin sur les dix heures, la brume se dissipe, et
nous voyons alors se dérouler les plaines à l’infini ;
culture principale la betterave, blé et l’élevage des bœufs qui
sont dans d’immenses parcelles. Adieu les montagnes des Alpes. Et
les Allemands ont jeté des bombes ce jour-là sur Arras.
Abbeville,
sous-préfecture, c’est entre cette ville et Amiens que nous avons
vu les premiers ponts qu’on a fait sauter. Le génie français
était en train de réparer.
Etaples, nous
apercevons les falaises et au loin la mer. Nous changeons de train
pour la direction d’Arras. Un thé chaud nous est servi à cette
gare.
Saint-Pol, dix minutes
avant que nous passions, vers 2 heures de l’après-midi, une bombe
a éclaté près d’une maison, deux à trois personnes de blessées.
Nous débarquons enfin
à 3 heures du soir à la gare de Ligny-Saint-Flochet. Départ à 4
heures pour Savy[-Berlette] distante de 2 km ; nous apercevons
maintenant beaucoup d’aéroplanes, et quelques-uns sont seulement à
200 m environ sur nos têtes. Avant la tombée de la nuit, nous
apercevons sur notre gauche des points blancs. Ce sont des obus
allemands éclatant en l’air. Dans un tout petit rayon et dans
l’espace d’un quart d’heure, cent obus au moins ont été
tirés.
La route, droite comme
« i », est sillonnée par les voitures de ravitaillement,
voitures d’ambulance, autos, cyclistes, cavaliers, et cela sans
discontinuer.
Savy, arrivée 7
heures, nous nous couchons dans une sucrerie parmi les émigrés
flamands belges, à qui on donne quelques vivres. On est fatigué et
on se couche sur un peu de paille, le sac servant de traversin.
Carte du voyage depuis Briançon
Carte du voyage depuis Briançon
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