mercredi 15 octobre 2014

Jeudi 15 octobre 1914

Même travail qu’hier, continuation des tranchées. Vers huit du matin une troupe fait halte en face nos tranchées, nous voyons la terre alpine, pas d’erreur c’est le 159ème(1). En effet, ce sont les hommes du dépôt qui sont partis un jour ou deux après nous.

Je retrouve là, Bermont, [Illisible], Raymond de Bouchier et Gauthier de l’Argent[ière]. Tout ce monde, environ 600, va rejoindre le régiment qui est au-dessus d’Arras. On se dit au revoir et à bientôt. Je les charge de donner le bonjour à mon garçon Baptiste qui est toujours sur le front. Toujours le canon, mais on s’habitue.

Vers les 3 heures de l’après-midi, un duel violent d’artillerie s’engage sur notre gauche au Mont-Saint-Éloy, distant de notre travail de 4 km. De gros obus tombent sur le village et mettent le feu à une ferme, et l’on aperçoit les tourbillons de fumée. Les propriétaires sont les parents du cultivateur où nous sommes cantonnés, et ils nous racontent leurs angoisses de ces moments.

Nouvelle canonnade, sur les avions cette fois, 20 obus éclatent.

8 heures du soir, l’on entend une violente fusillade du côté de Saint-Éloy, ce doit être une contre-attaque et il n’est rien de plus sinistre dans la nuit. Le temps est sombre comme un four, et le brouillard empêche de voir à plus de 20 mètres.

(1) Régiment de chasseurs alpins

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