Cette journée se
passe, comme la précédente, sans incidents notables. Le canon est
toujours de saison, et les marmites explosent dans nos parages, mais
assez loin de nous. Je reçois ce jour la première lettre du pays,
elle vient de mon frère Joseph. Avec quelle joie je dévore les
nouvelles qu'elle contient car elle apporte un peu de réconfort et
d'affection qu'on a laissés au départ. J'ai espoir que dorénavant
j'aurai des nouvelles plus souvent. De ma femme, encore rien et
pourtant il y en a au moins une dizaine en route. Elles me
parviendront plus tard.
À midi, nous rejoint à
Saint-Aubin l'homme qui était disparu dimanche soir. Il a resté
dans les tranchées. Il passait trop de balles et il était dangereux
pour lui de se sauver.
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