samedi 11 octobre 2014

Dimanche 11 octobre 1914

Le froid me réveille à Dijon, 5 heures du matin. Quelques minutes d’arrêt et le train part. La campagne se déroule devant nous à l’infini. Des sites merveilleux se renouvellent constamment.
Tonnerre, 9 heures 30, des dames charitables nous offrent gracieusement du pain, du fromage et du café que l’on s’empresse d’accepter. Ma foi, leur café vaut mieux que notre jus légendaire.

Montereau, 2 heures de l’après midi, redistribution de thé, je ne sais si c’est celui que les Japonais ont fait cadeau, mais il a un parfum d’orient. Les Allemands sont arrivés à 10 km de cette ville vers le 6 septembre à ce que nous disent les employés PLM(1).

Fontainebleau, ville charmante, avons eu un aperçu sur la beauté merveilleuse de sa forêt.
Melun, un avion est signalé tout le monde lève le nez en l’air et suivons des yeux les évolutions du monoplan. Surtout, pour la plupart d’entre nous, le fait est très intéressant car on en avait pas vu voler.

Villeneuve, nous arrivons dans la nuit et ne pouvons apercevoir Paris, mais j’aperçois de nombreux projecteurs qui balayent le ciel de leurs lumières puissantes, car dans la journée les avions allemands ont jeté vingt bombes dit-on.

[Le] Bourget, où nous restons environ 2 heures, et où l'on nous y fait descendre ; l’on nous dit que l’on continue sur le Nord. Nous soupons et au départ du train, nous nous endormons dans notre wagon de seconde classe, chacun sur un côté. Car depuis Valence, je fais le trajet avec un camarade, Cornand, tout seuls dans le même compartiment.

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