Je suis toujours à la
gauche de la route de Lille, où nous avons avancé en sape pour nous
rapprocher de la tranchée que les Allemands nous ont prise et qu'ils
fortifient. C'est le moment d'avoir l’œil de manière à ne pas se
faire pincer.
Au fur et à mesure que
nous avançons, on fait des banquettes et placer des créneaux dans
lesquels on place des tireurs pour veiller à notre sécurité au cas
d'une attaque. À 2 heures du soir je passe les consignes à mon
suivant, le sergent Civalero, et m'en vais, mais à 20 mètres d'où
je le quitte, je m'aperçois que j'ai oublié mes guêtres en cuir
dans la tranchée. Je retraverse la route, et j'ai la surprise de
trouver Civalero blessé, lui que j'ai quitté une minute à peine.
C'est une balle qui a traversé le parapet et qui lui a éraflé la
tête coupant le cuir chevelu. On le panse immédiatement et lui
verse un peu de teinture d'iode sur la plaie, et je l'emmène puisque
je m'en retourne. Je suis tout heureux que sa blessure soit légère,
il sera évacué et tirera un mois de repos. Mais le pauvre garçon
n'a pas de chance, les officiers et le major qui nous est affecté se
débrouillent (vu que la blessure n'est pas grave) pour le garder.
Cela est de la guigne noire, être blessé et se reposer au son du
canon, ce n'est pas agréable, et on préférerait aller un peu en
arrière. C'est une leçon car un autre cas se présenterait, ce
serait dans une autre ambulance, de ce fait on serait sûr d'être
évacué.
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