lundi 15 décembre 2014

Mardi 15 décembre 1914

Je suis toujours à la gauche de la route de Lille, où nous avons avancé en sape pour nous rapprocher de la tranchée que les Allemands nous ont prise et qu'ils fortifient. C'est le moment d'avoir l’œil de manière à ne pas se faire pincer.

Au fur et à mesure que nous avançons, on fait des banquettes et placer des créneaux dans lesquels on place des tireurs pour veiller à notre sécurité au cas d'une attaque. À 2 heures du soir je passe les consignes à mon suivant, le sergent Civalero, et m'en vais, mais à 20 mètres d'où je le quitte, je m'aperçois que j'ai oublié mes guêtres en cuir dans la tranchée. Je retraverse la route, et j'ai la surprise de trouver Civalero blessé, lui que j'ai quitté une minute à peine. C'est une balle qui a traversé le parapet et qui lui a éraflé la tête coupant le cuir chevelu. On le panse immédiatement et lui verse un peu de teinture d'iode sur la plaie, et je l'emmène puisque je m'en retourne. Je suis tout heureux que sa blessure soit légère, il sera évacué et tirera un mois de repos. Mais le pauvre garçon n'a pas de chance, les officiers et le major qui nous est affecté se débrouillent (vu que la blessure n'est pas grave) pour le garder. Cela est de la guigne noire, être blessé et se reposer au son du canon, ce n'est pas agréable, et on préférerait aller un peu en arrière. C'est une leçon car un autre cas se présenterait, ce serait dans une autre ambulance, de ce fait on serait sûr d'être évacué.

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