samedi 20 décembre 2014

Dimanche 20 décembre 1914

Je suis réveillé par le canon, mais il n'y a rien d'anormal, quelques salves. Le temps est d'un bleu splendide, et en effet le soleil qui arrive est chaud. C'est une vrai journée de printemps. C'est la première fois que je vois un temps aussi beau depuis que je suis dans le nord. Aussi, les avions mettent les heures à profit et toute la journée on les voit évoluer, même le saucisson (ballon capté allemand) est monté dans le ciel. Il y avait beau temps qu'on ne l'avait pas vu, et on ne désire pas sa compagnie car elle ne nous procure que des déboires.

Nous assistons à la messe, et on avait fait arranger l'église pour la circonstance. La foule est toujours composée de soldats. Ce soir à midi, je pars aux tranchées, et la chaleur nous fait transpirer ; en arrivant à Roclincourt, à l'endroit découvert, on aperçoit très bien le saucisson qui lui doit nous voir aussi, et il n'y a pas de doute à ce sujet, car il arrive trois obus de 77. Mais heureusement un peu court.

Nous allongeons toujours le boyau près de la tranchée allemande, bientôt on commencera le rameau, on n'est plus loin maintenant, 25 mètres tout au plus, aussi prend-on toutes les précautions pour éviter toute surprise.

J'apprends que le sergent blessé par la bombe est mort de ses blessures. On l'a proposé, je crois, pour la médaille militaire et le grade de sous-lieutenant.

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