Camblain-l'Abée, 10
heures du matin grande halte, on fait la soupe. Pour arriver ici nous
avons passé par Marcoeuil, Mont-Saint-Éloi, Acq. Nous devons aller
vers Lens car nous en sommes plus rapprochés que de Arras.
Des avions nous
survolent, et presque aussitôt les shrapnells font leur apparition
mais éclatent loin des avions.
J'ai réussi à prendre
la carte du département du Pas-de-Calais à un almanach, et de ce
fait je peux savoir dans quel coin on se trouve rapport aux lignes et
aux principaux centres.
Il y a juste 8 jours,
l'on se trouvait à Saint-Laurent et nous n'étions aussi
tranquilles. Espérons qu'aujourd'hui cela se passera mieux. Des
sapeurs du génie sont en train de faire un autel en plein champ où
sera dite une messe demain, pour les morts de toute la division. Le
général a là une excellente idée et je voudrais bien y assister,
cela doit être quelque chose de triste et grandiose tout à la fois.
On sera par le cœur et la pensée réuni à sa famille qui, là-bas
à l'autre bout de la France, va faire un pieux pèlerinage au
cimetière où sont les chers disparus. Et porter des fleurs en plus
grand nombre en pensant aux absents, et qui des fois ne reviendront
pas.
Midi, on arrive à
Gouy-Servins. Il y a déjà des troupes, mais le pays n'a pas l'air
d'avoir déjà été bombardé. Les cloches sonnent. Avec plusieurs
amis, vers 4 heures, nous rentrons à l'église et assistons aux
vêpres. Beaucoup de militaires viennent là se réconforter. À la
soupe, j'ai le bonheur de trouver deux lettres qui m'attendent. De ma
femme, c'est la première, aussi je lis avec empressement les
nouvelles qu'elle contient. L'Autre, de mon frère Joseph. Tous se
plaignent que les lettres n'arrivent pas vite.
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