samedi 1 novembre 2014

Dimanche 1er Novembre 1914

Camblain-l'Abée, 10 heures du matin grande halte, on fait la soupe. Pour arriver ici nous avons passé par Marcoeuil, Mont-Saint-Éloi, Acq. Nous devons aller vers Lens car nous en sommes plus rapprochés que de Arras.

Des avions nous survolent, et presque aussitôt les shrapnells font leur apparition mais éclatent loin des avions.

J'ai réussi à prendre la carte du département du Pas-de-Calais à un almanach, et de ce fait je peux savoir dans quel coin on se trouve rapport aux lignes et aux principaux centres.

Il y a juste 8 jours, l'on se trouvait à Saint-Laurent et nous n'étions aussi tranquilles. Espérons qu'aujourd'hui cela se passera mieux. Des sapeurs du génie sont en train de faire un autel en plein champ où sera dite une messe demain, pour les morts de toute la division. Le général a là une excellente idée et je voudrais bien y assister, cela doit être quelque chose de triste et grandiose tout à la fois. On sera par le cœur et la pensée réuni à sa famille qui, là-bas à l'autre bout de la France, va faire un pieux pèlerinage au cimetière où sont les chers disparus. Et porter des fleurs en plus grand nombre en pensant aux absents, et qui des fois ne reviendront pas.

Midi, on arrive à Gouy-Servins. Il y a déjà des troupes, mais le pays n'a pas l'air d'avoir déjà été bombardé. Les cloches sonnent. Avec plusieurs amis, vers 4 heures, nous rentrons à l'église et assistons aux vêpres. Beaucoup de militaires viennent là se réconforter. À la soupe, j'ai le bonheur de trouver deux lettres qui m'attendent. De ma femme, c'est la première, aussi je lis avec empressement les nouvelles qu'elle contient. L'Autre, de mon frère Joseph. Tous se plaignent que les lettres n'arrivent pas vite.

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