mardi 9 décembre 2014

Mercredi 9 décembre 1914

Voilà deux mois que nous sommes partis pour le front et, après diverses pérégrinations, nous nous trouvons de nouveau depuis quelque temps dans les environs d'Arras, où nous étions venus en arrivant. La situation depuis deux mois n'a guère changé de ce côté, si ce n'est de virulentes attaques de part et d'autre et qui se produisent encore ces jours derniers. Beaucoup de monde reste sur le terrain, et les blessés le sont dangereusement, aussi les pertes sont-elles sérieuses dans les zouaves. Mais il faut tenir, c'est peut-être le dernier effort que tentent les Allemands avant de se retirer. Qui vivra verra, c'est le cas ou jamais.

Cette nuit, il y a encore eu attaque de notre part vers Écurie, et l'affaire n'a pas très bien réussi. Il est vrai qu'on ne sait jamais bien les résultats, mais souvent, très souvent, il y a un manque de cohésion entre le commandement et les exécutants. Il faudrait auparavant en peser toutes les chances, et que tout le monde sache ce qu'il a à faire en cas de non réussite, et surtout qu'ils sachent où ils vont. C'est ce qui est arrivé il y a 8 jours, les zouaves de la deuxième ligne ont chargé sur ceux de la première, d'où pertes inutiles et effet moral désastreux.

Décidément, le temps veut rester mauvais, toujours sombre et brumeux avec pluie de temps en temps, ce qui rend les marches pénibles.

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