Mêmes travaux. La galerie G2 a 29m de longueur,
on y commence une chambre.
Ce blog est consacré au carnet écrit par mon arrière-grand-père Émile Pons pendant la première guerre mondiale. Le blog reprendra avec 100 ans d'écart les textes écrits sur le front entre le 9 octobre 1914 et le 12 janvier 1915.
jeudi 31 décembre 2015
mardi 29 décembre 2015
dimanche 27 décembre 2015
JMO Cie 14/5 du 27 décembre 1915
Travaillé à G1bis, G2, G3 (commencée en retour
à droite) P1, P2, P4. Commencé le travail en G4 (retour gauche).
samedi 26 décembre 2015
JMO Cie 14/5 du 26 décembre 1915
Travail normal en P2, G2, P4. Commencé le
débourrage en G3, partie utilisable : 9m30.
Réparé les éboulements en P1.
G5 : bourrage du fourneau. Mise de feu à
18h7 entonnoir de 25m de diamètre environ.
vendredi 25 décembre 2015
JMO Cie 14/5 du 25 décembre 1915
Travail normal en G2, P2, P4. Éboulements en P1,
remise en état. G5 : fait une chambre à gauche du retour.
Chargement à 700 k de cheddite. Les bruits des travaux allemands
n'ont pas cessé.
jeudi 24 décembre 2015
JMO Cie 14/5 du 24 décembre 1915
Mêmes travaux, mêmes bruits.
G3 : terminé la chambre aux poudres de 0,80.
Chargement à 300 k de cheddite. Mise de feu à 23h15. Entonnoir de
6m de diamètre. Fourneau sous chargé.
mercredi 23 décembre 2015
JMO Cie 14/5 du 23 décembre 1915
Commencé une galerie en G1bis et un puits en P4.
Continué les attaques G2, G5, P1 et P2. Bruits en tête et à droite
de G2, G3, G5. Commencé une chambre en G3.
mardi 22 décembre 2015
lundi 21 décembre 2015
JMO Cie 14/5 du 21 décembre 1915
Mêmes travaux. Réparation de G2. Bruits à
droite et en dessous de G5.
dimanche 20 décembre 2015
JMO Cie 14/5 du 20 décembre 1915
Mêmes travaux. Fourneau allemand à 24h au nord
du précédent. Lèvres de l'entonnoir à 8m de la tranchée
française. G2 endommagé sur 10m. Reste 14m20 intacts.
samedi 19 décembre 2015
vendredi 18 décembre 2015
JMO Cie 14/5 du 18 décembre 1915
Mêmes travaux. Bruits en tête et à droite de G2
en tête et à gauche de G3, en tête de G5. Construction d'abris à
munitions.
jeudi 17 décembre 2015
mercredi 16 décembre 2015
JMO Cie 14/5 du 16 décembre 1915
Le Cie travaille aux galeries G2, G3, G5 et aux
puits P1 et P2. P.C. et abris à munitions.
lundi 14 décembre 2015
dimanche 13 décembre 2015
samedi 12 décembre 2015
JMO Cie 14/5 du 12 décembre 1915
Travail en G1, G3, G4 et G11.
Construction d'un P.C. et d'abris à munitions.
Bruits sourds sur la droite de G2.
vendredi 11 décembre 2015
jeudi 10 décembre 2015
mercredi 9 décembre 2015
JMO Cie 14/5 du 9 décembre 1915
Même travail. Approfondissement et remise en état
de la tranchée de 1ère ligne et des entrées de galeries G2, G3,
obstruées par la boue.
mardi 8 décembre 2015
lundi 7 décembre 2015
JMO Cie 14/5 du 7 décembre 1915
Construction d'abris au talus des zouaves attaque
G3. Nettoyage du boyau international entre le talus des zouaves et la
tranchée d'Oddin. Fourneau allemand à 20h30 entre G2 et G3. Aucun
dégât à la tranchée xx aux galeries.
dimanche 6 décembre 2015
samedi 5 décembre 2015
JMO Cie 14/5 du 5 décembre 1915
La boue obstrue les boyaux. Impossible de
travailler aux mines. Remise en état du boyau 123.
vendredi 4 décembre 2015
jeudi 3 décembre 2015
JMO Cie 14/5 du 3 décembre 1915
Mêmes travaux. Éboulements en F'''. La boue rend
le travail difficile. Les bruits entendus précédemment se
confirment.
mercredi 2 décembre 2015
JMO Cie 14/5 du 2 décembre 1915
Mêmes travaux. G5 : retour d'équerre à
droite.
Bruits en tête de G2 et légèrement à droite.
mardi 1 décembre 2015
lundi 30 novembre 2015
JMO Cie 14/5 du 30 novembre 1915
Mêmes travaux. Le s/c Mazet est tué en faisant
le ravitaillement en matériel au talus des zouaves.
Marius Joannès Adrien MAZET Mort pour la France
dimanche 29 novembre 2015
JMO Cie 14/5 du 29 novembre 1915
Attaques A, C, D, E, G4, G11, puits de Givenchy.
Construction d'abris. Commencé puits F''' selon note du 21 novembre
du chef de Bataillon Meysselle.
samedi 28 novembre 2015
vendredi 27 novembre 2015
JMO Cie 14/5 du 27 novembre 1915
Attaques G2, G3, G4, G5, sape d'accès au puits de
Givenchy. Abris au talus des zouaves.
jeudi 26 novembre 2015
JMO Cie 14/5 du 26 novembre 1915
Voir note du 21 nov. 1915 du chef de Bataillon
Meysselle. Construction d'abris au talus des zouaves.
mercredi 25 novembre 2015
mardi 24 novembre 2015
JMO Cie 14/5 du 24 novembre 1915
Travaux de mine à la cote 119 tranchée St
Germain. Attaques G2, G3, puits P1 et P2, attaque D.
lundi 23 novembre 2015
JMO Cie 14/5 du 23 novembre 1915
La Cie cesse de travailler à la ligne 1bis pour
faire des travaux de mine à la cote 119.
jeudi 12 novembre 2015
JMO Cie 14/5 du 12 au 22 novembre 1915
mercredi 11 novembre 2015
JMO Cie 14/5 du 11 novembre 1915
La Cie quitte Maisnil pour cantonner à Acq
toujours à la disposition du Corps d'Armée.
samedi 7 novembre 2015
JMO Cie 14/5 du 7 au 10 novembre 1915
La Cie travaille à la remise en état et à
l'aménagement de la ligne 1bis dans la partie comprise entre le bois
de Berthonval et approfondissement de trachées, revêtements en
branchage grillages et gabions, aménagement d'abris.
dimanche 1 novembre 2015
JMO Cie 14/5 du 1er au 6 novembre 1915
Fait dans le boyau Mary, 25 abris destinés à
garantir nos troupes des éclats de nos projectiles pendant la
préparation avec l'artillerie de gros calibre. 3 sections de la Cie
travaillent à l'établissement d'une voie de 0,60 à la gare de
Bray. Une escouade de la section de repos travaille à Carency au
déchargement de wagons de pierres et à leur répandage sur la route
de Viller au Bois à Souchez.
jeudi 29 octobre 2015
JMO Cie 14/5 du 29 au 31 octobre 1915
Construction d'abris légers dans le boyau Guinevert,
la tranché Sambart et dans Mercier. Réparé la sape blindée
accédant à l'abris du général (bois 125) détérioré par
l'artillerie ennemie.
Construction d'abris à munition pour canon de 58
dans une tranchée à l'arrière de Boddelot. Aménagé des
emplacements pour canon de 58 avec mèche à munitions dans Boudet.
mardi 20 octobre 2015
JMO Cie 14/5 du 20 au 28 octobre 1915
Au bois 125 aménagement d'un poste d'observation
avec abri pour le Général commandant la 70e division.
Construction de quatre nouveaux grands abris dans
le chemin creux de Carency à Ablain faisant suite aux abris
construits en juillet.
Construction d'une casemate pour le canon de 37
dans le boyau de la redoute tirant devant le secteur de la 70e
division.
dimanche 11 octobre 2015
JMO Cie 14/5 du 11 au 19 octobre 1915
Travail dans le sous-secteur nord de la 70e
Division.
Construction de petits abris (pour 4 hommes) dans
la tranchée Vanas.
Revêtement dans le boyau d'Angres et entretien du
secteur. Réflection de entrées des abris Dufour.
Rectification de la tranchée Lasnier et
aménagement dans cette tranchée d'un abri pour canon de 37.
jeudi 8 octobre 2015
JMO Cie 14/5 du 8 au 10 octobre 1915
Remise en état de la route Villers au bois
Souchez et notamment dans la traversé de Carency.
Mort pour la France le 10 octobre : Celse m/o
Louis François CELSE Mort pour la France
vendredi 2 octobre 2015
JMO Cie 14/5 du 2 au 7 octobre 1915
Remise en état de la route de Carency à Souchez.
Construction d'un fossé pour l'écoulement des eaux et mise en place
de 4 caniveaux traversant la route vers Souchez pour leur évacuation.
jeudi 1 octobre 2015
JMO Cie 14/5 du 1er octobre 1915
A 11h la compagnie rentre à Maisnil à la
disposition du coprs d'armée.
samedi 26 septembre 2015
JMO Cie 14/5 du 26 au 30 septembre 1915
Prolongement de la piste de la 77e
Division jusqu'au ravin des Ecouloirs.
Morts pour la France le 28 septembre :
Goustille s/m
Hughes s/m
Giacobi m/o
Monnier s/m
Blessé évacué le 28 septembre : Bessomie
s/m
Jules Emile Gilbert GOUSTILLE Mort pour la France
Jérôme Henri Camille HUGHES Mort pour la France
Frédéric Louis GIACOBI Mort pour la France
Jean Pierre MONNIER Mort pour la France
vendredi 25 septembre 2015
JMO Cie 14/5 du 25 septembre 1915
La Cie s'installe aux abris du chemin du point G
et travaille à la piste de la 77e Division.
jeudi 24 septembre 2015
JMO Cie 14/5 du 24 septembre 1915
La Cie est en réserve à la parallèle Meunier.
La mission de la Cie pendant les attaques du 25 est de prolonger la
piste commencée au fur et à mesure des progrès de l'infanterie.
vendredi 18 septembre 2015
JMO Cie 14/5 du 18 au 23 septembre 1915
La Cie 14/5 est affectée à la 77e
Division.
Commencé des abris dans la parallèle de Carency.
Piquetage et mise en état d'une piste allant de Villiers-au-Bois à
la route de Béthune. Construction de passerelles sur les boyaux.
mardi 1 septembre 2015
samedi 1 août 2015
JMO Cie 14/5 du 1er au 31 août 1915
Continuation des abris à droite et à gauche du
boyau Mary, organisation défensive du secteur de la 70e
Division.
Défense accessoire devant la 2e ligne
(tranchée Hugo). Rectification de la 3e ligne (tranchée
des Gaules). Construction d'un boyau entre Mary et la ligne de chemin
de fer (boyau Lagier) reliant la tranchée Hugo et les saules.
jeudi 16 juillet 2015
mercredi 15 juillet 2015
JMO Cie 14/5 du 15 juillet 1915
Commencé de nouveaux abris à droite et à gauche
du boyau Mary (4 à droite, 6 à gauche).
mardi 14 juillet 2015
samedi 11 juillet 2015
JMO Cie 14/5 du 11 au 13 juillet 1915
Même travail.
Dans la nuit du 13 juillet : pose de 200
mètres de défenses accessoires devant la tranchée Hugo modifiée
et le boyau Grincourt.
vendredi 10 juillet 2015
JMO Cie 14/5 du 10 juillet 1915
Le Cie travaille aux abris de la route d'Ablain,
et au poste de commandement du boyau XXX (Terrassement faut par la
7/1 T).
jeudi 9 juillet 2015
mercredi 8 juillet 2015
JMO Cie 14/5 du 8 juillet 1915
Le 8 juillet à midi, la Cie quitte le travail et
part de Camblain à 18h pour aller cantonner et bivouaquer à
Maisnil-Bouché à la disposition de la 70e division.
dimanche 28 juin 2015
samedi 27 juin 2015
JMO Cie 14/5 du 27 juin 1915
Le 1er peloton commence les abris de la
route de Béthune, à gauche du boyau 123 (8 abris).
jeudi 25 juin 2015
JMO Cie 14/5 du 26 juin 1915
Nettoyage
du boyau du haricot.
Blessés :
- s/m Rolle, Simigre caporal pionnier
- s/m Austrate, Lacroix pionnier
JMO Cie 14/5 du 25 juin 1915
La Cie toujours au repos, aménage le bivouac.
La 4e section rejoint la Cie à
Camblain.
A 18 heures, le 1er peloton part au
travail : nettoyage de la parallèle Carency.
mercredi 24 juin 2015
JMO Cie 14/5 du 24 juin 1915
Toute la Cie, sauf la 4e section, qui
reste aux abris, va au repos à Camblain-l'Abbé.
mardi 23 juin 2015
lundi 22 juin 2015
JMO Cie 14/5 du 22 juin 1915
1ère et 4e sections au repos.
2e et 3e aménagement des
boyaux d'accès aux 1ères lignes (Cabaret rouge)
Tués à l'ennemi :
- s/m Vacherat
- s/m Brunet
Blessés :
- s/m Blois, Rubellin
- Caporal Julien
Félix VACHERAT Mort pour la France
Jean Marius BRUNET Mort pour la France
dimanche 21 juin 2015
JMO Cie 14/5 du 21 juin 1915
La Cie rentre aux abris. Puis la 1ère et la 4e
section vont au travail de nuit à droite de Carleul :
aménagement d'une nouvelle tranchée en avant.
samedi 20 juin 2015
JMO Cie 14/5 du 20 juin 1915
La 1ère section rentre le matin aux abris. La 4e
est toujours à droite du Château de Carleul. Le soir la Cie se rend
tout entière à la cote 119, faire, avec les Cies 14/3 et 17/1 M,
une tranchée en avant de la 1ère ligne occupée par le 159e
d'Infanterie et des chasseurs à pied.
vendredi 19 juin 2015
JMO Cie 14/5 du 19 juin 1915
Même travail.
La 4e section travaille la nuit à
combler le boyau de Bavière sur 100m.
Le train régimentaire et le train de combat vont
à Camblain, après bombardement du bois de la ville d'Acq où ils
bivouaquaient.
1 cheval tué, 6 blessés.
jeudi 18 juin 2015
JMO Cie 14/5 du 18 juin 1915
Dés le matin une section est à la disposition de
chaque brigade de la 77e division, l'une dans le boyau de
la Redoute; l'autre, le long de la route de Béthune entre le boyau
de la redoute et le boyau du cabaret rouge.
mercredi 17 juin 2015
JMO Cie 14/5 du 17 juin 1915
Repos au bivouac. A 20h, ordre de se transporter
dans le boyau de la Redoute, au sud de Carency, à la disposition de
la 77e Division.
mardi 16 juin 2015
JMO Cie 14/5 du 16 juin 1915
Elle est en réserve de corps d’armée pour
l'attaque de la 10e Armée déclenchée le 16 à midi.
lundi 15 juin 2015
JMO Cie 14/5 du 15 juin 1915
Repos au cantonnement de Maisnil-Bouché. Le soir
ordre de bivouaquer dans le bois de la villa d'Acq, entre
Camblain-l'Abbé et Villers-au-Bois. La Cie s'y rend à 21 heures.
Tué à l'ennemi : Sergent de pionnier
Lapeyre 15 juin
Blessé évacué : s/m Chapeveyre 15 juin
Henri LAPEYRE Mort pour la France
jeudi 28 mai 2015
JMO Cie 14/5 du 28 mai au 14 juin 1915
La Cie travaille à l'aménagement des
communications à la construction de passerelles sur le Carency, à
l'organisation des positions conquises au sud de la sucrerie de
Souchez.
Tués à l'ennemi :
Sergent Giroux 6 juin
Pionnier Farizon 6 juin
s/m Cortinovis 9 juin
s/m Maurice 11 juin
Blessés évacués :
s/m Barnéoud Pierre 28
mai
s/m Ronin 29 mai
m/o Bacroux 1er juin
s/m Marcounet 4 juin
s/m Guillot 4 juin
s/m Guinard 6 juin
Blaise Félix GIROUX Mort pour la France
Joseph FARIZON Mort pour la France
Benjamin Léon CORTINOVIS Mort pour la France
Calixte Aristide MAURICE Mort pour la France
mardi 26 mai 2015
JMO Cie 14/5 du 26 et 27 mai 1915
Même travaux.
La compagnie établit en particulier une tranchée
de 1ère ligne au sud du cimetière d'Ablain divers boyaux et une
sape russe de communication sous la route de Carency-Souchez au sud
des 4 boqueteaux.
Mort s/m Girodon Mort pour la France
Blessé : Petit
lundi 25 mai 2015
Première photo de Edgard
Voici la première photo qu’Émile a dû recevoir de son fils Edgard, né le 24 mars.
La photo est datée du 25 mai 1915, et derrière il est indiqué "1915-05-25 Aiguilles - Raymond 20 mois, Edgard 2 mois".
Edgard est sur les genoux de sa mère Rosa, en bas à droite, son frère Raymond sur ceux de sa grand-mère maternelle Marie-Elizabeth. Parmi les autres femmes, les deux soeurs de Rosa, Elise (dernier rang, 2ème à droite) et Augusta (dernier rang, 1ère à gauche). Le père de Rosa, Florimond est le seul homme sur la photo.
La photo est datée du 25 mai 1915, et derrière il est indiqué "1915-05-25 Aiguilles - Raymond 20 mois, Edgard 2 mois".
Edgard est sur les genoux de sa mère Rosa, en bas à droite, son frère Raymond sur ceux de sa grand-mère maternelle Marie-Elizabeth. Parmi les autres femmes, les deux soeurs de Rosa, Elise (dernier rang, 2ème à droite) et Augusta (dernier rang, 1ère à gauche). Le père de Rosa, Florimond est le seul homme sur la photo.
samedi 23 mai 2015
JMO Cie 14/5 du 23 au 25 mai 1915
La compagnie travaille jour et nuit, par relèves
de sections, à l'organisation du bois de Carency et l'établissement
de tranchées de 1ère ligne, de boyaux et d'abris, entre la partie
sud du village d'Ablain, et la rivière « Le Carency ».
Blessés le 24 mai : s/m Chaix, sergent Payan
vendredi 22 mai 2015
mardi 19 mai 2015
JMO Cie 14/5 du 19 au 21 mai 1915
La Cie fournit une section par 24 heures pour
l'aménagement des tranchées conquises entre Ablain et la voie
ferré, et la construction de boyaux.
Blessé : s/m Barnéoud
lundi 18 mai 2015
dimanche 17 mai 2015
JMO Cie 14/5 du 17 mai 1915
La compagnie devant participer à une attaque
destinée à débarrasser entièrement Ablain-Saint-Nazaire de
l'ennemi qui en occupe encore quelques maisons, 2 sections s'y rendent à
midi. En raison du mauvais temps, l'attaque n'a pas lieu. Elle est
renvoyée à la nuit.
mercredi 13 mai 2015
JMO Cie 14/5 du 13 au 16 mai 1915
Elle fournit une ½ section qui travaille à
Carency à la réparation de la voie ferrée et à divers travaux
d'aménagement. Le reste de la compagnie est au repos au
cantonnement.
mardi 12 mai 2015
JMO Cie 14/5 du 12 mai 1915
La compagnie est chargée de participer à une
attaque menée contre le bois 125, au nord de Carency. Deux sections
partent avec les compagnies d'infanterie, organisent les positions
conquises et relient les tranchées ennemies à nos premières
lignes.
A la suite de cette attaque, la compagnie est
renvoyée au cantonnement à Maisnil-Bouché pour se reconstituer.
lundi 11 mai 2015
JMO Cie 14/5 du 11 mai 1915
Même travail. Un section participe à une attaque
au sur le sud de Carency.
Blessés : sergents Grôlée, Colliy, s/m
Deinaria, Monturéa, Ovasso.
Tués : s/m Poyet, Marion
Cyrille Joseph POYET Mort pour la France
Adolphe Clovis MARION Mort pour la France
dimanche 10 mai 2015
JMO Cie 14/5 du 10 mai 1915
La compagnie travaille à l'aménagement et à
l'organisation des tranchées conquises au sud de Carency.
samedi 9 mai 2015
JMO Cie 14/5 du 9 mai 1915
La compagnie fait partie du groupe d'attaque
chargé, à l'opération offensive du 9 mai, de conquérir les
tranchées allemandes situées du saillants alpha à gamma exclu. Les
32e et 3e sections participent à l'attaque.
Les mines préparées par la compagnie explosent ainsi qu'il avait
été prévu, et détruisent la tranchée de première ligne
allemande. L'attaque de l'infanterie se déclenche après un violent
bombardement. Belle conduite des sergent Cherrier et Pons, du sergent
Maréchal, du caporal Giroudon, et de plusieurs sapeurs, qui partis
avec les premières sections de fantassins sautent les premiers dans
les tranchées allemandes, les organisent après avoir fait
prisonniers leurs occupants, et les relient aux tranchées
françaises.
jeudi 7 mai 2015
JMO Cie 14/5 du 7 et 8 mai 1915
Dans l'attente de l'attaque générale de la 10ème
armée on simule le travail dans les galeries, nos mines devant
exploser au cours du bombardement préparatif de l'attaque. Les
Allemands font exploser sans aucun dégâts, près de leur 1ère
ligne, 3 camouflets vers G3bis et P4.
mercredi 6 mai 2015
JMO Cie 14/5 du 6 mai 1915
Terminé les mines de feu à Rp. Dans G3bis les
bruits de travaux ennemis sont devenus plus précis et très prêts
pendant le chargement.
Le mineur allemand répond aux appels fait par
nous, à l'aide de coups de pioche.
mardi 5 mai 2015
JMO Cie 14/5 du 5 mai 1915
Les chambres sont préparées et reçoivent les
charges, soit :
-
en tête de P1 600 K cheddite
-
en tête de P1bis 800 K
-
en tête de P4 300 K
-
en tête de P5 300 K
-
en tête de G3bis 1500 K
-
en tête de Rp 1200 K
On active les travaux pour pouvoir charger la
galerie Malcor à 300 K.
Au noyer :
- Rb' 200 K
- Rd' 250 K
lundi 4 mai 2015
JMO Cie 14/5 du 4 mai 1915
Mêmes travaux. En vue d'une offensive prochaine,
on pousse activement toutes nos galeries, et des chambres de
chargement sont préparées en tête.
Un fourneau allemand explose entre P3 et P4
démolissant notre galerie P4 sur une dizaine de mètres. On répare
et on repart.
dimanche 3 mai 2015
JMO Cie 14/5 du 3 mai 1915
Un camouflet est fait dans le retour de droite de
G2 contre des travaux ennemis. Le camouflet préparé explose à 16h,
comme fourneau ordinaire.
Un fourneau allemand explose au noyer entre Ri' et
Rj sans dégâts, ni victimes.
A G3bis, dans le retour Rp, les bruits de travaux
sont précis et rapprochés. Continuation du travail dans toutes les
écoutes.
samedi 2 mai 2015
JMO Cie 14/5 du 2 mai 1915
On charge et fait un camouflet en tête du retour
à gauche de l'ancienne G3. Des bruits sont perçus au noyer, en tête
et près de Rb', ainsi qu'en tête de la galerie Malior (travaux de
la 4/8). On prépare une chambre en tête de cette galerie.
vendredi 1 mai 2015
JMO Cie 14/5 du 1er mai 1915
Un fourneau allemand explose en tête en Rb', sans
accident de personnes, mais comblant la chambre préparée. On fait
un retour à droite un peu en arrière, pour en établir une autre.
Travail à Ri' à Rg' (déblaiement).
A alpha travail au puits P1 (passé ce jour à la
4/8 Cie)
Travail à la galerie Malior de la Cie 4/8.
Fait un rameau se dirigeant vers des bruits de
travaux allemands.
Travail aux galeries de P1, P1bis, au retour à
droite dans G2, au retour à gauche dans l'ancienne G3 (vers des
bruits de travaux) à la galerie partant de P4, de P5 au retour en
tête pour chambre dans G3 bis et à Rp.
jeudi 30 avril 2015
JMO Cie 14/5 du 30 avril 1915
Bruits entre P2 et P3. Retours dans l'ancienne
galerie G3. Mêmes travaux, on fait une chambre à Rb' et on prépare
une autre dans G3 bis.
mercredi 29 avril 2015
JMO Cie 14/5 du 29 avril 1915
Les bruits du 28 expliquent 3 explosions ennemies
du 29 sans aucun dégâts, en avant de notre ligne. Un autre fourneau
allemand, conséquence de nos travaux dans Ri', explose également
sans dégâts.
Mêmes travaux.
mardi 28 avril 2015
JMO Cie 14/5 du 28 avril 1915
Explosion du fourneau en Rg'. Destruction de la
tranchée ennemie sur 15 m. Bruits précis entendus en avant et à
gauche de la galerie P5.
Mêmes travaux en cours.
lundi 27 avril 2015
JMO Cie 14/5 du 27 avril 1915
On continue le déblaiement de l'ancienne galerie
G3, un moment interrompu. Retour à gauche avant d'arriver dans la
région des fourneaux antérieurs et retour dans l'ancienne
direction.
Continué les travaux en cours. En P1 et P1 bis
les gaz de l'explosion de 26 empêchent d'accéder aux travaux en
tête. Quelques cas d'asphyxie partielle.
Au noyer le fourneau en Rg' est chargé de 200 K
de cheddite. On doit être arrivé très près de la tranchée
ennemie.
dimanche 26 avril 2015
JMO Cie 14/5 du 26 avril 1915
Le camouflet chargé en P1 bis est donné à
10h30. Il explose sans projection ; son effet paraît efficace ;
quelques dégâts en tête de notre galerie P1. Toutes les galeries
en cours sont poussées sans arrêt.
samedi 25 avril 2015
JMO Cie 14/5 du 25 avril 1915
Une mine allemande explose le 25 en G0, vers la
tranchée Boisvin, sans dégâts ni victimes.
Les bruits du 23 vers P1 bis continuent. Le
chargement du camouflet dans le retour est effectué (150 K).
Commencé un puits P1 à gauche de P0, vers la tranchée Boisvin.
Dans la galerie G2, déblayée, on a commencé un
rameau en retour à droite.
vendredi 24 avril 2015
JMO Cie 14/5 du 24 avril 1915
Bruits en tête à gauche de G0 conduisent à
faire un camouflet de 150 K de cheddite dans un retour à gauche. Un
nouveau fourneau allemand explose en avant de P4, sans dégâts ni
victimes.
Les bruits du 23 entre P1 et P1 bis sont suivi
d'un fourneau allemand, qui explose sans dégâts. Un autre fourneau
explose devant la maison Breuil, à Carency, sans dégâts ni
victimes.
Nous poussons activement les travaux en cours.
jeudi 23 avril 2015
JMO Cie 14/5 du 23 avril 1915
Des bruits de travaux ennemis obligent à faire un
retour dans P1 bis. On établi en tête de G0 un camouflet contre
d'autres travaux ennemis.
La liaison en galerie au fond des P3 et 4 est
terminée. Retour Rn et Rp dans G3 bis, pour protéger notre galerie
et pousser vers la tranchée allemande pour fourneaux.
mercredi 22 avril 2015
JMO Cie 14/5 du 22 avril 1915
Mêmes travaux.
Une mine allemande explose le soir à nouveau au
droit de P4, sans dégâts.
mardi 21 avril 2015
JMO Cie 14/5 du 21 avril 1915
Mêmes travaux. Une mine allemande explose à
18h30 entre P3 et P4 sans dégâts pour la tranchée et les travaux.
dimanche 19 avril 2015
JMO Cie 14/5 du 19 avril 1915
Mêmes travaux au Noyer et à la tr[anchée]
Culmet. On pousse activement les attaques en cours.
1 s/m blessé : s/m Astier
samedi 18 avril 2015
JMO Cie 14/5 du 18 avril 1915
Explosion du fourneau en tête de G2, détruisant
la tranchée allemande sur une quinzaine de mètres.
vendredi 17 avril 2015
JMO Cie 14/5 du 17 avril 1915
Mêmes travaux. On prépare le chargement d'un
fourneau de 1500 K de cheddite au tête de G2. Retour à gauche dans
Rd' contre des bruits entendus.
jeudi 16 avril 2015
JMO Cie 14/5 du 16 avril 1915
Entrée en galerie au fond de P3 (9m). Nouveau
retour en tête de G2. La chambre sera commencée le 17.
En cours :
A la tranchée Culmet
-
Galerie G0 (16m20)
-
Galerie au fond de P0 (7m30)
-
Galerie au fond de P1 (7m20)
-
Galerie au fond de P1bis (8m00)
-
Galerie G2 (env 35m00)
-
Galerie G3 au fond de P3 (1m00)
-
Galerie au fond de P4 (4m60)
-
Galerie au fond de P5 (7m00)
-
Galerie G3 bis (48m60)
A la tranchée du Noyer
-
Retour Rm (19m60)
-
Rd' (16m80)
-
Rg' (20m40)
A la tranchée du Bouthéon Galerie (13m20)
mercredi 15 avril 2015
JMO Cie 14/5 du 15 avril 1915
Explosion d'un fourneau chargé en tête de Ri' à
650 K, un peu en avant de la tr[anchée] ennemie. On continue les
travaux en cours. Fait un retour en tête de G2 pour chambre à
faire. Mêmes travaux.
mardi 14 avril 2015
JMO Cie 14/5 du 14 avril 1915
Mêmes travaux. Une explosion ennemie abîme
l'extrémité de notre galerie G2, mais sans accidents. On rétablit
entièrement la galerie et une chambre sera préparée en tête pour
fourneau. On relie notre système de mines à celui qu'établit la
Cie 4/8 qui est partie en galerie, à l'arrière. Mêmes travaux au
Noyer.
lundi 13 avril 2015
JMO Cie 14/5 du 13 avril 1915
Continuations des mêmes travaux. Les Allemands
font exploser encore un fourneau entre Ri et G3 bis sans aucun dégât
ni résultat. Le 14 au matin, le camouflet est donné contre des
travaux entendus distinctement dans G0 (75 K). Travail à des
galeries partant de P0, P1, P1 bis, P4, P5. On approfondit G3 pour
permettre un départ en nouvelle galerie au niveau de celles
ci-dessus.
Au Noyer, on pousse Ri' qui sera chargé sous la
tranchée ennemie.
Aux Bouthéons des bruits de travaux proche de
notre galerie obligeant à commencer un forage.
dimanche 12 avril 2015
samedi 11 avril 2015
JMO Cie 14/5 du 11 avril 1915
Le matin, une explosion est donnée au Noyer, dans
Rb' chargé à 250 K cheddite, les bruits de travaux ennemis étant
très proches.
Poursuivi les mêmes attaques.
vendredi 10 avril 2015
JMO Cie 14/5 du 10 avril 1915
Mêmes travaux. Un fourneau allemand explose le 10
à 22 h en peu en avant et à droite de P1, sans aucun dégâts pour
nos travaux.
jeudi 9 avril 2015
mercredi 8 avril 2015
JMO Cie 14/5 du 8 avril 1915
Nouvelle attaque P5. Un camouflet allemand explose
sans dégâts en avant et à gauche de G0.
mardi 7 avril 2015
JMO Cie 14/5 du 7 avril 1915
Un violent bombardement détruit P4, qui est
repris.
Un fourneau allemand explose vers le Noyer, à
gauche de Rg' sans graves dégâts pour notre rameau.
Les 4 sapeurs qui y travaillaient se retirent sans
blessures de l'explosion. On prépare une chambre en tête et à
droite de Rb', les bruits entendus jusque là ayant cessé.
Mêmes travaux en cours.
lundi 6 avril 2015
samedi 4 avril 2015
JMO Cie 14/5 du 4 avril 1915
Explosion d'un fourneau allemand sans dégâts
entre P2 et P3. Mêmes travaux.
vendredi 3 avril 2015
JMO Cie 14/5 du 3 avril 1915
On va commencer des puits en arrière de la
tr[anchée] Culmet. On commence P1, P4. On donne dans Rl le camouflet
à 100 K de cheddite contre des travaux perçus.
jeudi 2 avril 2015
JMO Cie 14/5 du 2 avril 1915
Mêmes travaux. On fait des retours pour
chargement éventuel dans Rf, Re, Ri, Rg, Rk.
mercredi 1 avril 2015
JMO Cie 14/5 du 1er avril 1915
On entend dans la journée du 31 mars les
Allemands travailler au dessous de G0. On prépare une chambre avec
charge de 150 K. L'explosion est donnée à 5h. On recommence une
nouvelle galerie G0 un peu au nord. Le rameau Ri, retrouvé en
mauvais état (explosion du 17/3) est rétabli.
Mêmes travaux.
A G3 on s'attend à une explosion ennemie. Au
noyer, les écoutes en cours d'avancement sont Rb', Rd', Ri', Rg'.
mardi 31 mars 2015
JMO Cie 14/5 du 31 mars 1915
Mêmes travaux.
La galerie G3 étant éboulée et irréparable, on
a commencé un départ en nouvelle galerie au fond du puits. Vers 9h
un fourneau allemand explose sous G1 bis, blessant un pionnier et
tuant le s/m Bochet.
Pierre Anthony BOCHET Mort pour la France
lundi 30 mars 2015
JMO Cie 14/5 du 30 mars 1915
Le camouflet donné en G3 démolit cette galerie.
On continue en retour Rc bis, dans G1 bis (vers des bruits signalés).
Au noyer, on donne un camouflet de 150 K contre des travaux ennemis
proches vers la maison Breuil. Au bas de la tranchée Godard on fait
un fourneau de 200 K. Nouvelle attaque en rameau à la tranchée du Boputeau.
dimanche 29 mars 2015
JMO Cie 14/5 du 29 mars 1915
Au matin, les Allemands font exploser un nouveau
fourneau entre Ri et Rl. La tranchée est comblée sur quelques
mètres. Un s/m tué : Rebreyend
Ri est démoli ; Rl a peu souffert. On
continue le travail dans toutes les écoutes. Vers le noyer on a
abandonné Ri' et Rf' par suite de l'explosion allemande du 28, qui
doit d'ailleurs avoir endommagé les tranchées allemandes, car
l'ennemi travaille toute la nuit à les réparer.
Paul Augustin Joseph REBREYEND Mort pour la France
samedi 28 mars 2015
JMO Cie 14/5 du 28 mars 1915
Explosion d'un fourneau allemand devant le PP de
la tranchée du noyer, tuant 3 fantassins et blessant légèrement le
s/m Behard. On répare et on rétablit les tranchées et boyaux
bouleversés. Dans l'après-midi, des bruits entendus en G3, à
hauteur du 4e et du 5e châssis, obligent à un
forage sur la droite, chambré à 3m de longueur.
vendredi 27 mars 2015
JMO Cie 14/5 du 27 mars 1915
Le camouflet dans Rh est donné dans l'après-midi.
Il doit bouleverser les travaux ennemis, puisque on voit les
Allemands évacuer du matériel de mine brisé. On fait un retour à
droite Rk, dans G3 bis et une nouvelle attaque en rameau R1.
jeudi 26 mars 2015
JMO Cie 14/5 du 26 mars 1915
Bruit entendus entre G3 et Ri, on prépare une
chambre dans Rh et une autre dans un retour à gauche de 2m de long
en Ri chargée à 50 kg de poudre et 25 kg cheddite pour donner le
camouflet.
mercredi 25 mars 2015
JMO Cie 14/5 du 25 mars 1915
Bruit entendus entre G2 et G3, comme le travail
d'une barre à mine. On prépare une chambre de Re, et un forage en
face de la sape II.
Au noyer, nouvelle attaque Rh', retour à droite
dans Ra'.
mardi 24 mars 2015
JMO Cie 14/5 du 24 mars 1915
Nouvelle attaque G0, au nord de G1. Une explosion
de mine allemande a lieu le 24 mars à 7h30 en avant de G3, mais loin
de nos travaux et n'occasionne aucun dégât.
Naissance de Edgard
Aujourd'hui est le centenaire de la naissance de mon grand-père Edgard Pons. Je ne sais pas dans quelle circonstance ni à quelle date son père Émile a appris sa naissance mais je pense que ce fut plusieurs semaines après car j'ai retrouvé un faire-part daté du 8 avril 1915 (que je publierai à cette date).
En attendant voici le fichier complet du carnet complété par des portraits d'autres membres de la famille.
Fichier PDF (6 Mo)
Fichier EPUB (2.8 Mo)
En attendant voici le fichier complet du carnet complété par des portraits d'autres membres de la famille.
Fichier PDF (6 Mo)
Fichier EPUB (2.8 Mo)
lundi 23 mars 2015
JMO Cie 14/5 du 23 mars 1915
Mêmes travaux. Retour RJ dans G3 bis. Nouvelle
attaque G1 bis en dessous de G1 entièrement détruit. Nouvelles
attaques Rd', Rg' vers la tranchée du noyer.
dimanche 22 mars 2015
JMO Cie 14/5 du 22 mars 1915
Un coup de
main projeté sur la tranchée ennemie avancée du saillant alpha
pour la destruction des entrées en galerie est exécuté à 20h30.
Il est simultané de l'explosion des fourneaux de Ra (200 K) et Rb
(500 K). Il n'amène pas les résultats cherchés sur 2 groupes
chargés de la destruction, un seul parvient à la tranchée
allemande, mais le feu ennemis ayant décimés les occupants, la
destruction ne peut être opérée et les sapeurs se replient. 2
prisonniers allemands.
Belle
conduite du sergent Triollaire qui est parti à la tête de ses
hommes, du caporal Carle blessé au moment de la mise à feu à la
charge de destruction, du m/o Dauga, des s/m Autressangle, Pose
Falletto qui sont blessés en ramenant le sergent Triollaire blessé,
et de 4 ou 5 pionniers blessés également.
Les autres
travaux se poursuivent en particulier à la tr[anchée] du noyer, on
repart en galerie de l'entonnoir français vers le PP.
Pertes :
blessés évacués
- Sergent Triollaire
- Caporal Carle
- m/o Dauga
- s/m Brun
- s/m Pose Falletto
samedi 21 mars 2015
vendredi 20 mars 2015
JMO Cie 14/5 du 20 mars 1915
Camouflet donné à l'intersection de la tranchée
Culinet et de la sape II. Il bouleverse notre tranchée, qui est
réparée.
Travaux continués dans toutes les attaques en
cours. Un fourneau allemand explose le 20 mars au droit du camouflet
du même jour, sans dégâts pour notre tranchée. Un fourneau
français explose au bout du rameau de la tranchée Godard, à coté
du fourneau allemand.
jeudi 19 mars 2015
JMO Cie 14/5 du 19 mars 1915
Nouveau fourneau allemand, devant le barrage de la
maison. Bruit tranchée Godard.
Malgré 2 camouflets donnés par forage dans la
nuit peu de dégâts. Continuation des travaux. On reprend Ri, G3,
G2, G1 à la tranchée Culinet avec retours (voir plans).
mercredi 18 mars 2015
JMO Cie 14/5 du 18 mars 1915
Le camouflet de G1, Rc est donné à 5h il semble
produire un effet puisque les gaz d'explosion sortent de la
tr[anchée] ennemie. A 8 heures un fourneau allemand explose entre G2
et G3, sans dommages pour nos travaux, mais le bouleversant la
tranchée. Circulation rétablie au moyen d'une tranchée contournant
l'entonnoir.
mardi 17 mars 2015
JMO Cie 14/5 du 17 mars 1915
Le forage est chargé (25 K et explose). Les
bruits persistants un nouveau forage est établi à 9h. L'entonnoir
produit par le fourneau allemand du 16 est occupé par nous, relié
par une sape à notre tr[anchée] du noyer, et organisé en petit
poste.
A la galerie n°1, on prépare un fourneau dans Rc
à 60 K pour donner le camouflet.
Le soir à 18h10 au moment de la relève, un
fourneau allemand explose au droit de Ri, bouleversant notre tranchée
et le rameau, ensevelissant des chasseurs et des pionniers, tuant le
sergent Bonniot de la Cie. La circulation est rétablies.
Louis Jules Auguste BONNIOT Mort pour la France
lundi 16 mars 2015
JMO Cie 14/5 du 16 mars 1915
Les
Allemands font exploser un petit fourneau, à droite du PP de la
tranchée des noyers, sans dégâts pour le reste de la tranchée. On
fait un nouveau forage dans la tranchée Godard, vers la maison qui
borde le chemin en raison de bruits signalés.
samedi 14 mars 2015
vendredi 13 mars 2015
JMO Cie 14/5 du 13 mars 1915
Continuation
des travaux : on continue le Ra dans G1, réparation de Rc,
commencé le retour dans G2 Rf et Re. Bruits à droite de G2.
Préparation
de P3 et G3. Bruits à droite, xxxxx nouvelle attaque R& en
rameau. Avancement de G3 bis.
Écoutes vers la tranchées des noyers, poursuivis. Un forage a été fait
vers le PP en tête, camouflet de 40 K. Plus de bruit. Nouvelle
écoute dans tranchée Godard.
jeudi 12 mars 2015
JMO Cie 14/5 du 12 mars 1915
A 15h30, on
donne le camouflet au forage en A (25 K de cheddite). Il ensevelit un
ou deux travailleurs allemands qu'on entend gémir et travailler pour
se dégager. On prépare un retour à gauche, en tête de la galerie
3 pour donner un autre camouflet (100 K de cheddite) dont l'explosion
à lieu à 24h, bouleversant entièrement tous les travaux ennemis.
A la
galerie n°1, on fait exploser les 2 charges pour bouleverser
également les travaux ennemis.
Vers la
tranchée du noyer, les travaux ennemis, qui avaient cessé quand le
forage a atteint la craie, ont repris après le chambrage. On prépare
un camouflet.
Continué
l'avancement au puits (2) et (3 bis) ainsi qu'aux écoutes (a) et (b)
(tranchée du noyer).
mercredi 11 mars 2015
JMO Cie 14/5 du 11 mars 1915
Les
Allemand font exploser vers 22h30 un camouflet la galerie G, sans
autre résultat qu'un bouleversement du rameau Rc. On rétablit les
mines de feu de la charge qui a été disposée dans le retour de ce
rameau et on l'établit simultanément à celle du forage du 7 mars.
Continuation
des travaux en cours. On entend des bruits de travaux vers le petit
poste de la tranchée du noyer ; un forage est préparé.
mardi 10 mars 2015
JMO Cie 14/5 du 10 mars 1915
Le
camouflet préparé en tête de la galerie (3), chargé à 25 K de
cheddite au fond
d'un forage de 6m 20, explose le 11 mars à 5 heures, les bruits de
travaux étant distincts. Le forage en A retardé par la xxxx mine
coincée entre 2 pierres. La chambre est préparée dans le rameau Rc
de la galerie (1). Les mêmes bruits sont entendus entre (b) et (d),
et vers la tranchée du noyer.
dimanche 8 mars 2015
JMO Cie 14/5 du 8 et 9 mars 1915
Des bruits de travaux allemands entendus aux
alentours de nos travaux souterrains obligent à faire un forage au
fond de la galerie (3) et un vers A. Les travaux sont poursuivis, les
dispositions étant prises pour donner le camouflet au moment voulu.
samedi 7 mars 2015
JMO Cie 14/5 du 7 mars 1915
Les travaux
comprennent :
1) Une
galerie avec retour en rameau de combat, forage.
2) deux
puits d'où partent deux rameaux.
3) une
nouvelle attaque en mines, commencée par une sape profonde.
4) 2
écoutes vers la tranchée du noyer.
On continue
en même temps l'organisation d'un petit poste vers la ligne de
chemin de fer.
Le sergent
Bonniot reçoit la médaille militaire pour sa belle conduite le 18
février. Le caporal Hébert (évacué) et le caporal de pionnier
Antonin sont également décorés.
vendredi 6 mars 2015
JMO Cie 14/5 du 6 mars 1915
La compagnie change de secteur ; elle est
spécialement chargé d'attaques en mines devant Carency, et en
général des travaux de la 1ère ligne.
mercredi 4 mars 2015
Citation de la Compagnie 14/5 à l'ordre de l'armée
Ordre de l'Armée n°53
Le Général Commandant la 10e Armée
cite à l'ordre de l'Armée :
La Compagnie du Génie 14/5,
« Placée pendent plus de trois mois dans un
secteur difficile, à contribué sous la direction de ses chefs, le
Lieutenant Pomeau et les Sous-Lieutenants Lagier et Schultz, au prix
de grandes fatigues vaillament supportées et de pertes sérieuses, à
prendre l'avantage dans une guerre de sapes et de mines, sans merci,
sur un adversaire actif et entreprenant. »
Au Q.G. le 4 mars 1915
Le Général Cdt la 10e Armée
Signé : de Maud'huy
JMO Cie 14/5 du 4 et 5 mars 1915
En cours actuellement :
-
L'aménagement de la tranchée de 1ère ligne en a8
-
Tranchée reliant le canon de 37 à la tranchée Valette
-
Tranchée partant du boyau Durand
-
Sape en crémaillère (liaison avec la mitrailleuse)
-
Observatoire (créneau, abris)
-
Approfondissement et aménagement du boyau Topart et du boyau des Alpuis
-
Fasuriages au cantonnement par ½ section
jeudi 26 février 2015
JMO Cie 14/5 du 26 février au 3 mars 1915
Même travail. On organise les positions au nord
de la voie ferrée Villiers au Bois Carency. Construction de 3
nouveaux éléments de tranchée à proximité de la xx ligne.
Nettoiement des boyaux. Établissement d'une sape en crémaillère
(voir plan), pour la construction d'une tranchée avancée un T se
raccordant avec la tranchée de 1ère ligne.
Aménagement des boyaux : 1er
boyau des Alpuis, 2ème boyau Topart
mercredi 25 février 2015
JMO Cie 14/5 du 25 février 1915
La compagnie travaille par embrigadement de jour
et nuit, à Carency, en face de la cote 126.
samedi 21 février 2015
vendredi 20 février 2015
JMO Cie 14/5 du 20 février 1915
Ordre de cantonner à Maisnil Bouché. La Cie s'y
rend dans l'après-midi.
jeudi 19 février 2015
JMO Cie 14/5 du 19 février 1915
La Cie est relevée et mise à la disposition de
la 70e division. Elle cantonne à Caucourt où elle doit
prendre quelques jours de repos.
Blessés : Poubot s/m, Videau s/m
mercredi 18 février 2015
JMO Cie 14/5 du 18 février 1915
On continue la lutte à coup de pétards et de
bombes pour repousser de nombreuses contre attaques allemandes. Vers
le soir on décide d'abandonner les 2 lignes ennemies occupées après
les avoirs détruites au moyen de caisses chargées de 10K
d'explosifs.
Les caisses sont placées par le sergent Gonsero.
Elles démolissent la tranchée ennemies après l'évacuation.
mardi 17 février 2015
JMO Cie 14/5 du 17 février 1915
A 5h30, l'explosion de nos 4 fourneaux au chemin
creux et de 2 fourneaux de la sape russe (4), suivie d'une attaque
d'infanterie amène la prise des 2 tranchées de 1ère et 2ème ligne
allemandes. Les entonnoirs formés au chemin creux sont occupés et
organisés. A signaler la belle attitude du sergent Bommiot, du
caporal Hebert (grièvement blessé), du m/o Dauga et du caporal de
pionnier Antomine, qui occupent courageusement l'entonnoir extrême
et l'organisent tout en repoussant les ennemis qui tentent de s'en
emparer par un vif lancement de bombes, et de grenades. On relie la
tranchée ennemie à notre tranchée de 1ère ligne par des boyaux
qui nous mènent aux sapes offensives allemandes précédemment
arrêtées par nos entonnoirs.
De nombreuses contre attaques sont faites par
l'ennemi qui tente à plusieurs reprises de réoccuper ses tranchées.
Elles sont repoussées avec pertes au moyen de bombes et de pétards,
ainsi que par le lancement de nombreuses grosses bombes au moyen des
tubes lance bombes dont la Cie assure le service.
Blessés : Brounegoutte s/m, Hébert caporal
dimanche 15 février 2015
JMO Cie 14/5 du 15 et 16 février 1915
Vers
minuit, le 16 février au matin, le mineur placé en tête de la sape
4 a brusquement débouché dans un abri allemand ou une sape russe
cimentée. Quand il a sauté le vide, il a aperçu la lumière. Le
chef d'équipe (caporal de zouave pionniers Sardeis (???)) qui
s'était avancé pour se rendre compte a essuyé un coup de feu
auquel il a répondu par 4 coups de revolver et un pétard. On place
alors des sentinelles à un tournant de la sape. Vers 4 heures, les
Allemands tentent de démolir notre tête de sape russe par un
camouflet, mais sans dégâts sur l'écoute. On établit alors un
barrage dans le fond de la sape, et on charge un fourneau rendu
« automatique » par une étoupille
qui aurait été enflammée si les sacs à terre du barrage avaient
été remués.
vendredi 13 février 2015
JMO Cie 14/5 du 13 et 14 février 1915
Même
travaux. On charge un fourneau de 400K en tête de la sape n°(9), un
2e fourneau de 200K entre ce 1er fourneau et la charge de
200K retrouvée ; ce qui porte à 4 fourneaux (1000K en tout)
les charges disposées dans le chemin creux. On active la sape russe
n°4.
jeudi 12 février 2015
JMO Cie 14/5 du 12 février 1915
Même
travaux ; la sape russe (9) est arrêtée et la chambre
préparée. Nouvelles écoutes (18) (19) (20). La tranchée en avant
des entonnoirs est terminée (voir nouveau plan).
Blessé :
Quesnoy
mercredi 11 février 2015
JMO Cie 14/5 du 11 février 1915
Vers le
matin on entend les allemands qui travaillent entre notre écoute (5)
retour T droit et la sape russe (4). Les bruits sont distincts, et on
donne le camouflet, à l'extrémité du T. Le résultat paraît
atteint ; mais l'explosion amène des éboulements dans la sape
russe (4) près du retour à droite. On déplace, et les travaux
reprennent.
Dans
l'après-midi, d'autres travaux souterrains sont signalés vers le
pont où l'on a déjà trouvé la charge du 8 février, près de
l'écoute (15). On charge et bourre une chambre, et on donne le
camouflet. L'explosion abîme notre tranchée ; mais elle est
réparée aussitôt.
mardi 10 février 2015
JMO Cie 14/5 du 10 février 1915
On commence
2 autres écoutes (16) et (17).
Continuation
des travaux en cours.
lundi 9 février 2015
JMO Cie 14/5 du 9 février 1915
Même
travaux.
On attaque
à la nuit une tranchée en avant des entonnoirs de la route de
Lille, hors des terres bouleversées par l'explosion.
dimanche 8 février 2015
JMO Cie 14/5 du 8 février 1915
Rien de
nouveau sauf quelques vagues bruits entendus dans les sapes (9), (5)
et (4). Vers le soir on découvre près de (3), où à eu lieu un
camouflet le 5 février, une charge allongé (15K environ) suivant le
croquis ci-contre. Les mises de feu électriques en A sont coupées
par nous. Le rameau (15) établi dans les terres bouleversées par le
camouflet s'éboule à la suite des recherches. Il est établi à
côté, en terrain solide.
Vers le
soir, notre sape russe (9) rencontre sous la tranchée allemande
notre fourneau préparé vers le 3/1 et dont le bourrage avait été
bouleversé par le camouflet allemand du 4/1, La poudre est intacte.
samedi 7 février 2015
JMO Cie 14/5 du 7 février 1915
Il y a en cours (de droite à gauche) :
Une écoute (11) arrêtée à 26 m
Une écoute (1) arrêtée à 17 m
Une écoute (10) arrêtée à 17 m
Un puits P avec 2 retours de 1m70 et 1,00
Une grande sape russe vers les lignes allemandes
(9) : 39,00 m
Une écoute (15) : 1,00 m
Un rameau
(4) vers les lignes allemandes : retour 12 m 20
Une écoute
(16) : 1m50
Une écoute
(5) arrêtée : 2 retours 15m90 et 15m10
Une écoute
(13) 12m20
Écoute
(12) 12m50
Écoute
(14) 3m00
Une sape
profonde : 3m00 pour abris à l'ouest de la route de Lille.
Le
raccordement de l'entonnoir route de Lille à la xxxx.
Citation à
l'ordre de l’armée du sergent Mounier-Poulat, mort au champ
d'honneur le 9 janvier 1915,
vendredi 6 février 2015
JMO Cie 14/5 du 6 février 1915
Même travaux. Fait un puits dans l'écoute (2)
avec 2 retours à droite et à gauche.
jeudi 5 février 2015
JMO Cie 14/5 du 5 février 1915
Commencé 2 rameaux d'écoute au nord des deux
entonnoirs. Les Allemands paraissent charger un fourneau sous le
petit poste P, vers l'écoute n°3. Un camouflet est préparé !
Commencé la liaison des 2 entonnoirs avec la tranchée allant au
pont de pierre.
Le camouflet en (3) est donné et les travaux
Allemands semblent arrêtés. On repart en (4) pour placer, par une
nouvelle sape russe, un fourneau sous la 2ème ligne ennemie. Une
sape est dirigée qu S.O. du nouvel entonnoir pour se relier avec
l'entonnoir d'un fourneau de la 17/1.
Tué : Nebon s/m
Marius Eugène NEBON Mort pour la France
mercredi 4 février 2015
JMO Cie 14/5 du 4 février 1915
L'explosion du fourneau (6) est donnée. Le but
est entièrement atteint ; l'entonnoir est immédiatement
occupé. Belle conduite du sergent pionnier Vairon, qui se précipite
dans l'entonnoir avec le caporal Mayet et de 2 sapeurs. L'entonnoir
est immédiatement organisé, et relié à l'entonnoir du 20 janvier.
Ils sont reliés eux-mêmes avec nos travaux nos tranchées de 1ère
ligne, et avec les tranchées conquises du côté d’Écurie.
Blessés : Euloge s/m, Gonin s/m
lundi 2 février 2015
JMO Cie 14/5 du 2 février 1915
Les Allemands ont fait exploser un camouflet pour
arrêter notre rameau (1). On repart vers l'ouest, les dégâts étant
limités au rameau.
Le chargement du fourneau (6) et du fourneau (4)
sont exécutés : 600 kg et 200 kg de poudre.
samedi 31 janvier 2015
JMO Cie 14/5 du 31 janvier 1915
La grande sape russe (6) est terminée. On prépare
la chambre aux poudres. Mêmes travaux.
vendredi 30 janvier 2015
JMO Cie 14/5 du 30 janvier 1915
Les bruits entendus aux écoutes du chemin creux
se précisent. En (1) le trajet des Allemands paraît être celui du
pointillé bleu. Ils sont très proches. On fait exploser le
camouflet préparé, qui a plein effet, et on repart vers le nord. En
(beta), on attend d'être plus renseigné sur la nature de leurs
travaux. On commence les écoutes (10) et (9) pour parer à toute
éventualité.
jeudi 29 janvier 2015
JMO Cie 14/5 du 29 janvier 1915
Même travaux. L'écoute 7 est arrêtée. On
entend vers le soir l'ennemi travailler en mine vers (1) et (beta).
On prépare des chambres aux poudres, qu'on charge pour réparer des
camouflets en cas de besoin, et on continue les sapes russes.
La grande sape vers la route de Lille (6) est
poussée très activement (9m en 24h), malgré les très grosses
difficultés pour l'aération. L'évacuation des terres et les
précautions à prendre pour ne pas signaler la présence à
l'ennemi.
mercredi 28 janvier 2015
JMO Cie 14/5 du 28 janvier 1915
Le camouflet est donné ; le but est
atteint ; la charge explose un peu en avant de la tranchée
allemande en (alpha). On repart en mine derrière le bourrage suivant
(beta). On commence les tranchées de dédoublement AD, CC, D et un
nouveau boyau en arrière de B12.
mardi 27 janvier 2015
JMO Cie 14/5 du 27 janvier 1915
Continuation des mêmes travaux. En outre on
attaque un retour en rameau, dans la sape russe (8) qui a servi au
fourneau (A), pour faire sauter le nœud de sape (9). On entend vers
le soir, les Allemands venir dans le chemin creux contre notre sape
russe (2). Les bruits du travail sont très distincts. On prépare
aussitôt une charge de 100 kg de poudre pour leur donner le
camouflet.
lundi 26 janvier 2015
JMO Cie 14/5 du 26 janvier 1915
On s'aperçoit au matin que les Allemands ont
garnis leurs premières lignes de défenses accessoires. La cheminée
de l'usine de Roclincourt qui leur servait de repère d'artillerie
est abattue par nous, à l'aide de 20 kg de mélinite à la base en 3
charges concentrées.
Il y a en cours : la sape russe vers le pont
de pierre, de laquelle on entend distinctement la 17/1 qui vient vers
nous. 2) 2 écoutes au nord ; 3) la sape russe vers la route de
Lille (2). 4) une écoute en (6) partant de l'entonnoir résultat du
camouflet du 23. 5) l'écoute 7 ; 6) l'écoute (8) ; 7) la
sape russe sous le chemin creux (3).
vendredi 23 janvier 2015
JMO Cie 14/5 du 23 janvier 1915
Au matin, l'explosion du fourneau de contre-mine
en M est bourré et le résultat pleinement atteint. Les fouilles
permettent de découvrir le cadavre d'un pionnier ennemi dans un
rameau bouleversé, se dirigeant vers nos lignes.
Continuation des travaux.
jeudi 22 janvier 2015
JMO Cie 14/5 du 22 janvier 1915
Mêmes travaux. La pluie détrempe le sol, la boue
encombre les travaux. On doit nettoyer pour assurer les relèves :
l'avancement des sapes russes est ainsi retardé. Vers le soir, avis
est donné par l'infanterie que les Allemands travailleraient en mine
vers notre boyau de 1ère ligne n M. Immédiatement une contre-mine
est entreprise pour donner le camouflet s'il est nécessaire, et
toutes les précautions sont prises pour que nous occupions
l'entonnoir au cas où l'explosion allemande nous devancerait.
Il y a en cours, à l'heure actuelle :
1) la sape russe vers le pont de pierre :
écoute des xxx à parer à un travail de mine allemand contre nos
2ème ligne.
2) une écoute commencée dans le même but en
(5).
3) la sape russe vers la route de Lille.
4) l'écoute de contre-mine vers M.
5) L'écoute vers l'entonnoir 7.
6) La sape russe sous le chemin creux (3).
mercredi 21 janvier 2015
JMO Cie 14/5 du 21 janvier 1915
Continuation des travaux. La sape russe (2) vers
la route de Lille est poussée le plus activement possible mais sa
grande longueur (50 m) rend le travail pénible. On pratique dans le
ciel des évents d'aération.
2 camouflets allemands sont donnés vers le matin,
mais s'assènent à aucune de nos sapes russes. L'ennemi manifeste
ainsi sa crainte de nos travaux de mine.
mardi 20 janvier 2015
JMO Cie 14/5 du 20 janvier 1915
Le fourneau de la route de Lille est chargé. Il
n'est pas situé de l'autre côté de la route, mais sensiblement
dans l'axe.
L'explosion est donnée. Ainsi qu'on le pensait le
résultat cherché n'est pas entièrement atteint. Les projections
sont principalement dirigées sur nos tranchées. Néanmoins
l'entonnoir est immédiatement occupé par le sergent de Pionnier
Perrin qui s'élance courageusement à la tête de 4 sapeurs et 3
pionniers. L'organisation est commencée et les sapeurs jettent des
bombes sur le barrage allemand situé au sud. L'attaque vers l'ouest
de la route (secteur Ecurie) n'ayant pas donné les résultats
attendus, on évacue l'entonnoir en bon ordre. La situation étant
rendue critique par les feux xxxxx et le lancement violent de bombes
ennemies. Le sergent Perrin est blessé. Les s/m Martial et Giraud
Pierre tués.
Le résultat n'est donc pas atteint. On continue
donc les sapes russes commencées, particulièrement la sape (2) qui
permettra sous quelques jours d'atteindre le résultat cherché.
Citation de la Compagnie 14/5 à l'ordre de
l'armée(1)
Les efforts incessants fournis par la Cie 14/5 ont
leur récompense. L'ordre de l'armée n°45 dont une copie est
intercalée ici est notifié à la compagnie 14/5.
Blessés : Bouchier (sergent), Pallier o/m
Tués : Girard Pierre, Martial s/m
Antonin Marie MARTIAL Mort pour la France
Pierre Firmin GIRAUD Mort pour la France
(1) Voir page 20 du JMO
dimanche 18 janvier 2015
JMO Cie 14/5 du 18 janvier 1915
Les travaux sont continués. On pousse activement
la sape russe se dirigeant vers la route de Lille.
s/m Aubert blessé.
vendredi 16 janvier 2015
JMO Cie 14/5 du 16 janvier 1915
Continuation des travaux ci-dessus. La sape russe
& rameau vers le pont de pierre est également poussée, pour
raccordement avec la Cie 17/1 M qui vient vers nous en rameau, de
l'autre côté de la route de Lille ; pour prévenir une attaque
en mine allemande sous la route de Lille.
Tués à l'ennemi : sapeurs territoriaux Bluet et Journel
jeudi 15 janvier 2015
JMO Cie 14/5 du 15 janvier 1915
Le fourneau A (voir nouveau plan) est amorcé à
nouveau. La mise de feu a lieu à 7h. L'explosion est le signal d'une
attaque qui ramène notre situation à l'état indiqué par le
croquis.
On continue la sape russe 1, 2. On établit une
nouvelle écoute 3. A l'est du chemin creux, une tranchée allemande
B est occupée et prolongée vers la tranchée B12.
O/m Albert blessé.
mercredi 14 janvier 2015
JMO Cie 14/5 du 14 janvier 1915
L'explosion est faite à 7h, une attaque
d'infanterie simultanée permet de reconquérir tout notre système
de mines entre la route de Lille et le chemin creux. Notre ancien
fourneau (2') est retrouvé non débourré et encore probablement
chargé. Les couleaux
détonants seuls sont coupés.
83 prisonniers bavarois.
lundi 12 janvier 2015
Dernière page du carnet
Je t'envoie ce carnet de notes, tu pourras les compulser, il y a
quelques détails intéressants. C'est assez décousu dans son
ensemble, mais on ne peut guère faire mieux, ou alors il faudrait un
journal tout les huit jours, ce qu'on n'a pas le temps de faire.
Tu me conserveras précieusement ce carnet. Si j'en reviens cela me constituera plus tard un souvenir des jours terribles. Dans le cas contraire, tu le remettras à ma femme et à mon fils qui pourront le lire et connaître ce que c'est que la guerre et ce que l'on y souffre. Ce que je leur ai caché jusqu'à ce jour.
Tu me conserveras précieusement ce carnet. Si j'en reviens cela me constituera plus tard un souvenir des jours terribles. Dans le cas contraire, tu le remettras à ma femme et à mon fils qui pourront le lire et connaître ce que c'est que la guerre et ce que l'on y souffre. Ce que je leur ai caché jusqu'à ce jour.
Avec ces impressions s'en vont aussi toutes mes pensées et affections pour toute la famille, et vous embrasse tous.
Émile Pons, le 12/1-15
Mardi 12 janvier 1915
C'est ma dernière
journée de repos, j'irai au travail demain à midi. Il n'y a pas à
dire, vivre en arrière il y a la nuit et le jour comme différence
avec les tranchées. Ici à Saint-Aubin on respire, et on est en
pleine tranquillité, malgré les quelques obus qui tombent parfois,
car on ne craint que cela.
On est donc dispensé
des balles, des bombes et explosions de mines, qui ne sont pas
épargnées en première ligne. Continuer la campagne, comme ceux qui
restent toujours à l'arrière, est en somme, sinon très agréable,
peu dangereux, car on arrive à coucher sur un lit, et on est
toujours propre et les pieds au sec, bonne table, la solde assez
forte, que peut-on désirer de plus ? Il y en a qui voudraient
que cela dure longtemps, car ils gagnent de l'argent plus que dans
leur vie civile et encore moins de travail. Mais ce n'est pas le cas
de tout le monde.
Comme nourriture, pour
le moment, on est très bien. Le menu est assez varié, vin, un quart
tous les jours, la viande toujours tendre, et nous avons plus souvent
des pommes de terre. Du riz, on en sert moins à présent, on
commençait à ne plus pouvoir le sentir. Hier, nous avons mangé des
haricots verts, ils étaient délicieux aussi il n'en est pas resté.
Comme on doit le penser, c'est la première fois que cela arrive,
mais il faut espérer que cela ne sera pas la dernière. Du miel
aussi, voilà qui m'a épaté, et nous en avons souvent, et il est
très bon. C'est du miel blanc. Je ne sais pas d'où il vient mais on
le préfère au gruyère ou aux sardines qu'on nous fourrait tous les
jours dans les débuts.
Il y a aussi tous les
jours de l'eau de vie, et il est défendu aux cafetiers d'en vendre.
Pour ce que l'on peut
trouver à acheter dans la localité, c'est très peu, et on le paie
naturellement le double de sa valeur. Le vin 2 francs le litre. Il
n'y a que la bière qui ne soit pas chère, 2 sous la chope, mais il
est vrai que ça ne vaut pas grand chose, et c'est à peu près tout
ce que l'on trouve.
Pour ce qui est de la
situation, de notre côté c'est toujours la même chose depuis trois
mois. Car on occupe toujours les mêmes positions, si l'on n'a [pas]
avancé, cela ne prouve pas que l'on ne se fait pas de mal, il y a
des pertes tous les jours, mais moins élevées qu'au début de la
guerre. En tout cas elle est plus terrible qu'au début, car on se
bat de plus près, et c'est plutôt un carnage qu'autre chose car les
blessures provoquées par les bombes sont terribles, et c'est ce qui
est devenu l'arme de circonstance pour la tranchée de tuer à coups
de paquets de mélinite ou de dynamite. Il y en avait peut-être bien
peu qui avaient prévu cela. C'est la nouvelle arme de la
civilisation, qu'est-ce qu'on trouvera encore comme engin de
destruction d'ici à la fin de la guerre ? Cela ne pourra être
que de plus en plus terrible.
Ceux qui auront la
chance de pouvoir sortir sains et saufs de cela pourront faire brûler
un beau cierge à leur saint, mais ils ne seront guère épais ceux
qui n'auront pas eu une égratignure.
dimanche 11 janvier 2015
JMO Cie 14/5 du 11 janvier 1915
Le s/m Lieutard est tué à l'ennemi. Une tranchée
est établie en arrière de la tranchée MN suivant 2 têtes de sape.
Il y a en cours : la sape russe (d) ; la
sape russe (h); la sape russe (i) ; 2 écoutes en rameaux au
chemin creux (q) et près de l'entonnoir (r) et les tranchées à
l'est du chemin creux près d'être terminées.
Henri Joseph LIEUTARD Mort pour la France
Henri Joseph LIEUTARD Mort pour la France
Lundi 11 janvier 1915
Dans cette nuit, vers
une heure du matin, je suis réveillé par un bruit de voix. Ce sont
un lieutenant et deux tirailleurs qui arrivent d'Écurie. Les
malheureux ont été enlisés et ont de la boue jusque sur la tête.
Ils sont arrivés sans souliers et sans pantalons, qu'il a fallu
qu'ils laissent dans la boue. J'en conclus par là, qu'il n'y a pas
que dans notre secteur qu'il y a de la boue. D'après le journal, du
côté de Souchez, on a dû abandonner des tranchées, car il était
impossible d'y aller. Il faut croire qu'il y a quelque chose.
Dans la nuit, il a plu
de nouveau, mais ce matin le temps [est] de nouveau bien clair, et
c'est ainsi tous les jours. De cette manière l'état des chemins et
tranchées ne s'améliore jamais.
À une heure de
l'après-midi nous avons accompagné, à sa dernière demeure, notre
infortuné camarade Mounier, tué par un obus samedi dernier. On a
mis ses restes dans un cercueil et inhumé derrière le cimetière,
car celui-ci est déjà plein, et on en crée un autre à côté.
Nous avons fait venir un prêtre de Sainte-Catherine, c'est le même
qui vient souvent dire la messe. Tous les gradés et sapeurs présents
au cantonnement ont assisté aux obsèques, qui ont revêtu un
caractère grandiose dans leur simplicité. C'est un triste moment
qui amène d'amères réflexions.
Nous avons entre
sous-officiers innové une coutume, c'est d'acheter un souvenir que
l'on adresse à la famille du disparu et où sont gravés avec le nom
du défunt « souvenir de ses camarades » et le numéro de
la compagnie. C'est une plaquette allégorique or et vermeil d'une
valeur de 60 à 70 francs. Souhaitons en acheter le moins possible.
Mais notre catégorie paie son tribu comme les autres.
Les batteries, qui sont
en avant de Saint-Aubin, ont été encore arrosées de marmites mais
cela ne cause aucun dégât. Cela touche rarement les pièces, et les
artilleurs se mettent dans leurs abris, aussi est-ce rare les pertes
chez eux.
J'ai lu aujourd'hui les
discours des Présidents de la Chambre et du Sénat. Ils sont
affichés à la mairie, et le texte est plein de patriotisme ardent,
et on lit, entre les lignes, le concours prochain d'autres nations
qui viendront aider à défendre le droit et la liberté.
La situation aux
tranchées est toujours à peu près la même ; les Allemands ne
tirent pas et les camarades disent qu'ils seraient obligés
d'abandonner la première ligne si c'était comme avant, car ils
sortent à mi-corps de la tranchée. Cela me paraît bizarre que,
pouvant tirer des Français à découvert, ils ne le fassent point !
Quel jeu jouent-ils, en ont-ils assez, ou bien préparent-ils un
grand coup en montrant leur peu d'activité ? J'ai bien peur que
nous soyons leurs dupes. Car je l'ai déjà dit plus haut c'est quand
ils font des avances qu'il faut le plus se méfier.
Je me suis fait
vacciner ce matin. Ce n'est pas le diable, mais la douleur se fait
sentir pendant un jour ou deux et j'ai toute l'épaule endolorie.
Après cela on a deux jours de repos. L'on doit se faire vacciner
trois fois à huit jours d'intervalle et en augmentant la dose de
sérum.
Encore un sapeur tué
aujourd'hui en revenant du travail. C'est une balle qui l'a attrapé
en pleine tête.
samedi 10 janvier 2015
Dimanche 10 janvier 1915
Aujourd'hui le soleil a
enfin daigné se montrer, et par miracle, nous avons eu un ciel bleu
toute la journée. On croirait une journée de printemps. Cela suffit
pour nous remettre en gaîté et nous faire oublier les souffrances
de ces jours derniers.
Tout le long des
palissades on voit des capotes et pantalons qui sèchent, chacun
essayant de les nettoyer, et on racle la boue au moyen d'un couteau
car il y en a un cent[imètre] d'épaisseur. Mais les vêtements
restent marrons, il faudrait pouvoir les laver.
Comme si c'était fête
sportive, les aéro[planes] et ballons captifs étaient dans le ciel.
Il y avait longtemps qu'ils n'étaient sortis, aussi aujourd'hui ils
s'en paient. Les polochons allemands, aujourd'hui on en voit deux,
font tirer la grosse artillerie et les marmites tombent sur des
meules à deux cents mètres de la route. Ils cherchent les
batteries, qui en ce moment restent muettes. Personne ne tourne
autour quand les ballons lorgnent. De nombreux obus éclatent
au-dessus de notre patelin, car les avions le survolent, et ce doit
être des Taubes, il faut se mettre à l'abri car les éclats tombent
un peu partout.
Ce jour, voilà à peu
près 3 mois, que nous sommes sur le théâtre des opérations, et
notre front n'a pas changé sensiblement, toujours les mêmes lignes
de feu, et cette situation peut encore se prolonger longtemps ainsi.
D'après ce qu'a dit le général Quiquandon aujourd'hui, nous ne
ferons que maintenir nos positions et ce sera d'autres troupes
fraîches qui prendront l'offensive ; il est clair que ce ne
peut-être les hommes qui sont là depuis 4 mois. Il a l'air de
regretter de ne pouvoir être appelé à conduire les troupes en
avant. Mais celles-ci ne demandent pas mieux et ne serait pas fâchées
de pouvoir un peu se reposer. Serons-nous relevés ? Pour ma
part, je ne le crois pas. Nous resterons là, et l'offensive se fera
sur d'autres points. Nous ne ferons que suivre les fluctuations de la
marche en avant ! Cela ne veut pas dire pour cela qu'on soit à
l'abri des coups, car pendant qu'on cherchera à percer le front
allemand par ailleurs, ceux-ci pourront essayer de percer vers nous
et on continuera à se battre. Enfin, il faut avoir confiance puisque
l'on parle d'offensive. Il faut croire qu'il y a, quelque part, une
armée prête pour cela.
Pour moi, mon nez finit
par guérir, c'est moins grave que je ne l'avais cru tout d'abord, et
l'os n'a pas été tranché. Par conséquent la chair guérit vite.
J'ai évité par cet accident 8 jours de mauvais temps, l'un compense
l'autre.
Demain lundi, on me
vaccinera contre la fièvre typhoïde, ce n'est pas un mal car il
s'est produit quelques cas dans la compagnie, et il y a beaucoup
d'évacués. Cela provient-il de l'eau, qui ma foi n'est pas bien
bonne, ou de l'excès de fatigue et des refroidissements causés par
l'humidité continuelle, et on dort au froid et au courant d'air, sur
de la paille qui n'est pas précisément sèche.
Je suis toujours
installé à la tribune de l'église, et suis en somme au premier,
partie relevée, c'est très bien comparé au confort de ceux qui
sont sur le parterre de l'église. Celle-ci présente tous les jours
un aspect bizarre. Le soir, on dirait un campement indien, le matin
un hôpital car tout le monde tousse, d'autres ont des pansements
pour les blessures légères, ce sont ceux qu'on [n']évacue pas et
qui restent dedans.
Pour dire la messe le
dimanche, on écarte un peu la paille, enlève les sacs et on met
quelques chaises que viennent occuper quelques femmes du village. Il
y aurait un cliché à prendre et ce ne serait pas banal.
vendredi 9 janvier 2015
JMO Cie 14/5 du 9 janvier 1915
Les Allemands bombardent nos lignes, après un
violent feu de notre artillerie sur leur tranchée.
Le sergent Mounier-Poulat est tué par un obus.
Les travaux sont continués.
Prosper Victorin Alexis MOUNIER POULAT Mort pour la France
Samedi 9 janvier 1915
Hier les camarades, en
rentrant, m'ont raconté un fait extraordinaire et que je ne croirais
pas si tous ne me disaient la même chose. J'ai déjà dit que l'état
des tranchées était pitoyable, car j'ai vu des hommes rentrant à
Anzin sans chaussures, sans pantalon, ceux-ci étaient restés dans
la boue pendant qu'on retirait les malheureux. Il y en a qui sont
restés là pendant 10 heures de temps sans pouvoir bouger. On dit
même, et cela fait frémir, qu'il y en auraient qui aurait
complètement disparu dans la boue, et moi, qui connaît le terrain,
en ai la ferme conviction. Mourir ainsi, quel affreux supplice, pour
celui qui est condamné à périr ainsi faute de secours. Il me
semble qu'on doit devenir fou auparavant.
J'en reviens au fait
extraordinaire. Vers une heure, les boches se sont de nouveau faits
voir dans leurs tranchées et notamment à l'entonnoir qu'ils nous
ont pris. Puis chez nous on commence à se montrer. Du côté ennemi,
on a lancé une boîte de sardines qu'un zouave est allé ramasser,
tout ça fait à découvert et à 7 à 8 mètres des boches ;
rentré dans sa tranchée, on envoie un paquet de tabac et on invite
un Bavarois à venir le chercher. Ce qu'il fait, et on l'invite à
boire un coup, et c'est un adjudant de chasseurs qui lui passe son
bidon d'eau de vie, après avoir bu pour montrer que le liquide était
bon. Le boche s'en empiffre une belle gorgée, après quoi il se mit
à rire pendant un bon moment comme un fou. De quoi riait-il ?
De bon cœur ou de la bêtise des Français, on le verra plus tard.
Retourné à sa
tranchée qui n'est éloignée que d'une dizaine de mètres, les
boches font de nouveau signe de venir, et le zouave va de nouveau à
leur tranchée et il reçoit comme cadeau une belle boîte pleine de
cigares qu'il rapporte bien tranquillement. Et pendant tout ce
manège, Français et Allemands sont assis au sommet du parapet ou
sortent à mi-corps de la tranchée et cela sur 3 ou 400 mètres de
long. Les casques à pointes sont mélangés aux bérets des
Bavarois. Mais quelqu'un vint troubler la fête, c'est le 75, sans
doute averti par un officier de ce qui se passait, et tout le monde
rentre au plus vite dans son trou, mais pas un coup de fusil ne fût
tiré, et bon nombre d'hommes se retournant de la première ligne,
étant relevés, ne passèrent pas dans les boyaux mais à travers
champs, préférant recevoir une balle de suite, que de continuer à
souffrir. Mais à leur stupéfaction, ils s'en allèrent
tranquillement.
Il faut croire que de
l'autre côté les boches étaient dans la mélasse comme nous, et
souffrant du même mal, évitaient de l'aggraver, à moins que leurs
fusils fussent pleins de boue comme les nôtres. D'après l'avis de
tous, si une ou deux compagnies s'étaient amenées l'arme à la main
et pouvant tirer au moindre mouvement, elles prenaient tous les
hommes qui étaient dans les tranchées autant d'un côté comme de
l'autre, car il était impossible de pouvoir bouger avec de la boue
jusqu'à la ceinture et encore moins tirer un coup de fusil. Il ne
restait qu'à se rendre. La nature avait pour un moment fait une
trêve entre les combattants.
À présent, que
veulent dire toutes ces ambiguïtés de la part des boches, car avec
leur fourberie, qui leur est coutumière, cela doit avoir un but pour
eux d'agir ainsi, et non de bons sentiments. Leurs amabilités du 31
décembre nous valurent le plaisir de sauter et les attaques du 4 !
Que nous réservent celles-ci ? Est-ce pour endormir notre
méfiance, et nous faire croire à leurs bons sentiments, cela ils ne
peuvent en avoir, et plus que jamais l'on doit se méfier.
Ce matin, samedi, ils
ont recommencé le même manège, et un zouave ou chasseur a été
boire le café chez les boches, mais les officiers ont fini par
mettre fin à cela en tirant quelques coups de fusil, et on a de
nouveau fait tirer le canon. Nous sommes trop bêtes, nous Français,
on prend au sérieux des choses telles qu'on nous les fait voir et on
croit que c'est arrivé, mais on le paie durement.
Aujourd'hui, à 4
heures environ, j'apprends la mort tragique d'un de mes camarades, un
sergent, qui a été tué à midi par un obus qui lui a éclaté en
plein dessus. Pauvre camarade, on n'a retrouvé de son corps que des
débris, qu'on a recueillis et ramenés. On enverra les quelques
objets qu'il avait sur lui à sa femme, et ce seront de précieuses
reliques pour elle. Il avait une femme, un enfant tout jeune, je
compare sa situation à la mienne, et vois d'ici la douleur de sa
pauvre femme.
Il faut avouer que
l'avenir n'a rien de bien souriant et les tableaux sanglants que l'on
a tous les jours sous les yeux ne sont pas faits pour nous
encourager. Néanmoins, il faut toujours aller de l'avant, un de
mort, l'autre le remplace et le vide est momentanément comblé.
Heureusement que
l'avenir nous est caché, et l'on a toujours l'espérance, jusqu'à
ce que l'on tombe à son tour, et la noire tournure, une fois de
plus, le vide sera comblé. Qu'est-ce un homme dans cette fournaise,
un grain de sable, une goutte d'eau, mais il y aura un peu partout
dans tous les coins de France, des cœurs brisés, des larmes
versées. Ceux qui seront morts ne souffriront plus, mais partent
avec la douleur de laisser la douleur derrière eux, et la misère au
foyer.
Roclincourt, Écurie,
quels noms funestes que ceux-là et que de sang aura coulé aux
environs, et de quels affreux carnages auront-ils été témoins ?
Écurie n'existe en réalité que de nom car de maisons, il n'y en a
plus, c'est la désolation même, et tous les jours quelques obus
viennent encore abattre quelques pans de mur.
Et cette belle route de
Lille, qu'est-elle devenue, de grands trous produits par les marmites
l'ont déformée un peu de partout. À certains endroits, on l'a
dépavée de ses moellons pour en former des barricades. Les arbres
en bordure sont hachés par les obus ou les balles. Les uns sont
coupés par le milieu, les autres ont leurs branches qui pendent
lamentablement et cela sur des kilomètres. Sur les arbres, qui sont
au-dessus des tranchées, on y voit accrochés des lambeaux de
vêtements, et un homme y a resté accroché pendant plusieurs jours.
Il a été projeté dans cette position par les bombes. Ceux qui
aiment les sensations, ou qui courent le monde afin de s'en procurer
à prix d'or, peuvent venir ici. La vue ne coûte rien, et on peut
devenir acteur.
Nous avons eu de
terribles pertes dans ce secteur, un enfant du pays, Fine Joseph du
Grand Villard, charpentier, a été tué. Beaucoup d'autres sont
blessés, plus ou moins grièvement. On comble nos vides avec les
zouaves, mineurs de profession, qui sont pris dans les régiments de
zouaves. Du jour où nous serons appelés à faire un pont, on n'aura
presque plus de sapeurs. D'après certains, qui correspondent avec
l'autre compagnie du Génie de Briançon, la 14/6 qui est aux
environs de Reims, ils n'auraient jusqu'à ce jour que 2 tués et 3
blessés. Quelle veine, ils doivent être en paix en comparaison
d'ici et ils comptaient nous apprendre une nouvelle en nous apprenant
cela. Et qu'ils travaillaient à 150 mètres des Allemands. Mais cela
changera peut-être aussi pour eux, et cela du soir au lendemain,
qu'ils s'estiment heureux.
jeudi 8 janvier 2015
JMO Cie 14/5 du 8 janvier 1915
Sur les renseignements donnés par un prisonnier,
ordre est transmis de commencer immédiatement un rameau d'écoute
(i) et de contre-mine pour arrêter un rameau ennemi se dirigeant
vers notre barrage de la route de Lille pour le faire sauter. On
travaille également à l'est du chemin creux pour établir des
tranchés de tir en (l).
Les tranchées et les boyaux sont pleins d'une
boue épaisse. La relève d'infanterie ne peut s'effectuer, les
hommes restant enlisés. Nos travaux sont retardés : il faut
nettoyer les boyaux.
Blessé : Allemand Marin o/m
Vendredi 8 janvier 1915
J'ai toujours mon
pansement sur le nez, celui-ci après avoir enflé, est presque
revenu à son état normal, il n'y a plus que la blessure à
cicatriser néanmoins. Je ressens une douleur jusqu'à l'arcade
sourcilière, mais cela disparaîtra avec le temps.
Les attaques pour
reprendre le terrain perdu continuent, mais sans aucun résultat car
on nous tient à distance avec les bombes, et celui qui lance et tire
le coup empêche l'adversaire d'avancer. On me rapporte que les
Allemands nous ont encore pris deux petits postes, et toujours sans
tirer rien qu'avec des bombes, et elles s'amènent par douzaines. Il
est matériellement impossible de résister à ce terrible engin.
Depuis mardi on ne se bat plus qu'avec cela, et les tranchées sont
remplies de cadavres, et les blessés qui hurlent de douleur, car
dans ces moments critiques défense de ramasser les blessés et bon
nombre meurent faute de soins, ou écrasés par les vivants. Quelle
vision et quelle angoisse dans l'âme de ces pauvres malheureux qui
voient allonger leur martyre. L'enfer décrit par Dante n'est rien
comparé à celui là, on ne peut pas entrevoir plus terrible. Les
souffrances physiques sont encore augmentées depuis deux jours par
la pluie qui tombe. D'après ceux que je vois revenir des tranchées,
et les camarades qui me le racontent, on ne marche plus, on nage dans
la boue. Il y en a jusqu'au ventre, et il faut vivre là-dedans. Ceux
qui viennent d'arriver sont lamentables, couverts de boue jusqu'à la
tête. Les fusils en sont pleins aussi, et il est impossible de s'en
servir. Un zouave vient d'arriver, le pauvre garçon est devenu
simple d'avoir souffert et, à découvert dans les champs, est revenu
dans un état abominable, pas une balle qui lui ait été tirée, il
faut croire que dans les tranchées ennemies il y a comme dans les
nôtres, et que les Allemands sont dans l'impossibilité de bouger.
Un fait pour n'en citer
qu'un, le zouave cité plus haut a sorti 4 à 5 territoriaux qui
étaient enlisés, et à un, pour le sortir on lui a cassé la jambe.
Voilà sous son réel aspect, la guerre telle qu'on la fait à
l'heure actuelle.
En trois jours, notre
compagnie a perdu 40 hommes, y compris les zouaves qu'on y a
affectés. Il y a eu des pertes de notre côté, mais les cadavres
allemands sont nombreux aussi dans les tranchées, et en certains
endroits cela arrive à hauteur du parapet. J'étais incrédule,
quand autrefois, je lisais dans les journaux qu'on faisait des
remparts avec les cadavres, mais ici, je n'ai pas pu le voir de mes
propres yeux, mais il est réel qu'on a fait une barricade sur des
cadavres et en s'aidant de ceux-ci ; on ne les a retirés qu'un
jour après, quand on a pu. C'est la guerre et toutes ses horreurs,
nous sommes loin de la guerre qu'on s'est plu, dans son imagination,
à voir si l'on peut dire grandiose, et à mon idée elle perd de son
cachet et n'est plus qu'un vulgaire carnage dont les plus froids
bouchers n'oseraient en regarder les victimes ; et pourtant, on
reste là, et on y revient quoique l'on sache que la mort vous
guette, vous y attend, mais c'est l'espérance qui vous soutient,
l'on se dit peut-être j'en réchapperai, mais ils seront peu
nombreux ceux-là qui pourront faire la campagne sans arrêt
douloureux, et cependant désiré.
Dire que des milliers
d'hommes souffrent et vivent des jours que les forçats n'ont jamais
connus, et cela par la folie d'un homme. Il faut croire que leur
intérêt est au-dessous de celle de la bête car celle-ci ne
commettrait pareilles atrocités. Si après cette tourmente, les
hommes ne deviennent frères et ne peuvent s'entendre pour une paix
durable, c'est à désespérer de l'humanité et du siècle dans
lequel nous sommes. Mais la leçon, dure et terrible qu'elle est,
sera profitable, et on dépensera, en bien, l'énergie et l'argent
que l'on mettait au mal.
Ce matin on a enterré
au cimetière le commandant de zouaves, de Robine, tué à l'attaque
de jeudi. C'était un vieux brave, il était depuis deux jours nommé
lieutenant-colonel à un régiment de territoriaux. Il avait 64 ans,
mais avait tenu à assister à l'attaque avec ses zouaves. Il n'a
fait qu'augmenter le nombre de ceux qui tombent à Roclincourt. Ce
pays pourra rester libre car des milliers d'hommes versent leur sang
dans ce coin de terre. Si, sur tout le front, il en tombait autant
que là, la guerre finirait bientôt faute de combattants.
En ce moment le canon
gronde. Est-ce une attaque, je ne sais, on se méfie, car les
prisonniers, qu'on a faits mercredi, ont dit qu'ils avaient reçu
l'ordre d'être à Arras le 8 et c'est aujourd'hui. Que va-t-il
advenir, vont-ils effectuer une poussée pour percer notre front, en
cela ils ne réussiront pas.
mercredi 7 janvier 2015
JMO Cie 14/5 du 7 janvier 1915
On entreprend une sape russe h destinée à faire
sauter le barrage Allemand de la route de Lille. Le mauvais temps
contrarie les travaux en cours. Les Allemands ne témoignent pas
d'activité.
mardi 6 janvier 2015
JMO Cie 14/5 du 6 janvier 1915
Le rameau e est abandonné, les Allemands rendant
impossible la circulation vers la tranchée au dessous de 2. On
entreprend une tranchée en sape suivant la direction f9.
Blessé : Polais s/m
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