mercredi 3 décembre 2014

Jeudi 3 décembre 1914

La nuit s'est terminée mais non sans incident, un homme de la section a été tué dans un boyau, il a dû se faire voir, sans doute. Le camarade qui était avec lui a failli y passer aussi, mais a pu se retirer en arrière en rampant sur le ventre. Il était émotionné, cela se conçoit. Cet homme n'a pu être retiré que la nuit sans danger. Depuis 24 heures, il n'y a pas de chance, car avant que nous arrivions, un sapeur de la première section, qu'on avait envoyé commencer à faire un trou quelques mètres en avant de la tranchée, avait été tué par un poste de zouave qui n'avait pas été averti et qui avait l'ordre de tirer à la moindre des choses. Voilà à quoi aboutissent les oublis. Quand les accidents se suivent de cette façon, cela fiche le noir et refroidit les bonnes volontés. Et c'est toujours bêtement que cela arrive. Nous avons enterré au cimetière de Saint-Aubin ces hommes. Tous ceux qui sont tombés ont toujours été enterrés. C'est un devoir à leur rendre, et on a toujours pu le faire jusqu'à présent.

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