La nuit que je viens de
passer n'a pas été très bonne, parce qu'il pleuvait, et j'ai passé
dans des boyaux où nous sommes rentrés dans l'eau jusqu'aux
genoux ; de ce fait, j'ai gardé le mouillé toute la nuit, et
elles sont fraîches et longues ces soirées passées aux tranchées.
On grelotte surtout quand on est trempé dessus et dessous, et je
commence à sentir des douleurs dans les jambes, signe précurseur
des futurs rhumatismes. Il faut veiller, et dans le boyau que nous
faisons, en avant de la tranchée des tireurs, je fais faire des
créneaux et placer des sentinelles pour veiller à notre propre
sécurité et pour pouvoir se défendre, en cas d'une attaque
toujours probable, mais tout reste calme, à part les coups de fusils
qui sont tirés de part et d'autre comme de coutume pour se tenir en
éveil, et faire voir que la guerre n'est pas finie.
Pour rentrer le matin,
même manège dans la boue, heureusement que je puis me mettre au sec
en arrivant, et c'est un grand bien. Nous avons depuis quelques
jours, 20 zouaves par section qui viennent travailler avec nous pour
s'initier au lancement des bombes et travaux de sapes, cela nous fait
un apport de plus en hommes qui n'est pas à dédaigner, car la
moitié des sapeurs sont embusqués, ce sont les poires qui marchent.
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire