dimanche 14 décembre 2014

Lundi 14 décembre 1914

La nuit que je viens de passer n'a pas été très bonne, parce qu'il pleuvait, et j'ai passé dans des boyaux où nous sommes rentrés dans l'eau jusqu'aux genoux ; de ce fait, j'ai gardé le mouillé toute la nuit, et elles sont fraîches et longues ces soirées passées aux tranchées. On grelotte surtout quand on est trempé dessus et dessous, et je commence à sentir des douleurs dans les jambes, signe précurseur des futurs rhumatismes. Il faut veiller, et dans le boyau que nous faisons, en avant de la tranchée des tireurs, je fais faire des créneaux et placer des sentinelles pour veiller à notre propre sécurité et pour pouvoir se défendre, en cas d'une attaque toujours probable, mais tout reste calme, à part les coups de fusils qui sont tirés de part et d'autre comme de coutume pour se tenir en éveil, et faire voir que la guerre n'est pas finie.

Pour rentrer le matin, même manège dans la boue, heureusement que je puis me mettre au sec en arrivant, et c'est un grand bien. Nous avons depuis quelques jours, 20 zouaves par section qui viennent travailler avec nous pour s'initier au lancement des bombes et travaux de sapes, cela nous fait un apport de plus en hommes qui n'est pas à dédaigner, car la moitié des sapeurs sont embusqués, ce sont les poires qui marchent.

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