Je pars à 10 heures
pour faire la relève à midi. Quelques obus, tombant au-dessus de
nos batteries, nous font lever la tête car notre chemin nous fait
passer près d'elles, mais c'est terminé, et nous continuons notre
chemin le long du talus, jusqu'à 100 mètres de Roclincourt, mais là
nous devons être aperçus de la crête sur notre droite car on
entend quelques balles siffler. On active le pas pour rejoindre le
chemin creux. Ce doit être une mitrailleuse qui nous tire dessus car
les balles arrivent à intervalle régulier. Mais à présent nous
sommes à l'abri. Notre durée de travail s'effectue sans incident.
Je fais lancer quelques bombes par l'obusier lance pétard, et comme
bruit cela en fait, et si on arrive à taper dans la tranchée, cela
fait aussi du dégât. Les Allemands nous obligent de nous servir de
leur procédé, et cela ne doit pas les faire sourire si cela leur
tombe à côté. 500 gr de mélinite cela fait un déplacement d'air
considérable, et ceux qui se trouvent dans le rayon d'action sont
horriblement blessés s'ils ne sont pas tués. De plus, nous
confectionnons des pétards bombes, on arrange de la ferraille autour
du pétard ou bien on y met une dizaine de cartouches, et cela
devient un engin diabolique, et qu'on lancera de la tranchée si une
attaque se produit, et les effets en seraient terribles et
refroidiraient l'élan des plus courageux. Fasse le destin que nous
ne nous trouvions pas à une réception de ce genre, car on ne peut à
cela opposer aucun moyen de défense. Le soir, en revenant, une balle
perdue est venue tomber sur le pied d'un de mes hommes, mais il en a
été quitte pour la peur, cela n'a rien été. Mais en arrivant,
j'ai appris qu'un de ceux qui travaillaient à ma droite avait été
blessé à l'aine par une bombe, mais ce n'était pas grave,
néanmoins comme c'est un point délicat, on l'a évacué.
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