mardi 16 décembre 2014

Mercredi 16 décembre 1914

Je pars à 10 heures pour faire la relève à midi. Quelques obus, tombant au-dessus de nos batteries, nous font lever la tête car notre chemin nous fait passer près d'elles, mais c'est terminé, et nous continuons notre chemin le long du talus, jusqu'à 100 mètres de Roclincourt, mais là nous devons être aperçus de la crête sur notre droite car on entend quelques balles siffler. On active le pas pour rejoindre le chemin creux. Ce doit être une mitrailleuse qui nous tire dessus car les balles arrivent à intervalle régulier. Mais à présent nous sommes à l'abri. Notre durée de travail s'effectue sans incident. Je fais lancer quelques bombes par l'obusier lance pétard, et comme bruit cela en fait, et si on arrive à taper dans la tranchée, cela fait aussi du dégât. Les Allemands nous obligent de nous servir de leur procédé, et cela ne doit pas les faire sourire si cela leur tombe à côté. 500 gr de mélinite cela fait un déplacement d'air considérable, et ceux qui se trouvent dans le rayon d'action sont horriblement blessés s'ils ne sont pas tués. De plus, nous confectionnons des pétards bombes, on arrange de la ferraille autour du pétard ou bien on y met une dizaine de cartouches, et cela devient un engin diabolique, et qu'on lancera de la tranchée si une attaque se produit, et les effets en seraient terribles et refroidiraient l'élan des plus courageux. Fasse le destin que nous ne nous trouvions pas à une réception de ce genre, car on ne peut à cela opposer aucun moyen de défense. Le soir, en revenant, une balle perdue est venue tomber sur le pied d'un de mes hommes, mais il en a été quitte pour la peur, cela n'a rien été. Mais en arrivant, j'ai appris qu'un de ceux qui travaillaient à ma droite avait été blessé à l'aine par une bombe, mais ce n'était pas grave, néanmoins comme c'est un point délicat, on l'a évacué.

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