lundi 8 septembre 2014

Avant-Propos

Émile Pons était mon arrière-grand-père, mais je l'ai très peu connu puisque je n'avais que trois ans lorsqu'il est décédé en 1976.

Enfant, je me souviens avoir demandé à mon père si son grand-père avait participé à la première guerre mondiale. Il m'avait répondu par l'affirmative en précisant qu'il était dans le Génie. Comme je ne savais pas ce que c'était, il m'expliqua que les unités du Génie aidaient les troupes combattantes en réparant les routes, les ponts ou encore les voies de chemins de fer. Je m'étais alors dit qu'il avait eu de la chance de ne pas être dans les tranchées en première ligne.

Quelques années plus tard, Josette, la fille d'Émile, nous a transmis un carnet qu'elle avait retrouvé. Mon père le photocopia et m'en donna une copie. Mais rebuté par la difficulté à déchiffrer l'écriture, je ne dépassai pas les premières pages.

Ce n'est qu'en 2013, à l'approche du centenaire de la Grande Guerre, que je me décidai à lire et retranscrire le carnet. Je me rendis compte alors, que dans cette guerre de position, le principal travail du Génie était de construire des abris et des tranchées, mais également de poser des mines, et donc de se retrouver au côté des unités combattantes.

Au fil des pages, je découvre le témoignage poignant de mon arrière-grand-père et sa participation active au conflit. J'apprends qu'il était sergent, ce que j'ignorais.
Et puis, le récit s'interrompt trop tôt. Non pas tragiquement, mais tout simplement parce qu'Émile est arrivé à la dernière page de son carnet.

Pour essayer de compléter son parcours, je commence alors un petit travail de recherche. Je contacte les Archives Départementales des Hautes-Alpes pour récupérer sa fiche matricule. Elle me confirme son grade de sergent, et me permet d'identifier sa compagnie. Je consulte ensuite les Journaux des Marches et Opérations. Je visite des sites internet sur l'historique des régiments, l'organisation de l'armée française...

Durant ces recherches, je trouve également des informations sur d'autres membres de la famille qui ont aussi participé à cette guerre et je décide de raconter leurs histoires à la suite du journal d'Émile.

Émile a écrit ce carnet au fil des jours sur le terrain. J'ai choisi de le retranscrire ici, tel quel, en corrigeant seulement la ponctuation et quelques rares fautes d'orthographe, bien compréhensibles compte tenu des circonstances.

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